Les derniers développements de l’affaire Benalla confirment que celle-ci n’est pas terminée. Alexandre Benalla a été mis en examen vendredi pour le seul usage abusif de ses passeports. S’il a été placé sous le simple statut de témoin assisté concernant les éventuelles incriminations d’abus de confiance, de faux et usage de faux document administratif et d’obtention indue de document administratif, qui résultaient des lourdes accusations portées par Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, c’est que celles-ci ne sont pas à cette heure vérifiée.

La façon dont Alexandre Benalla a pu se procurer ses passeports diplomatiques supplémentaires reste donc tout aussi obscure que les raisons pour lesquelles ses deux premiers passeports diplomatiques ou son téléphone sécurisé lui ont été laissés.

Au-delà même de ses parts d’ombres, cette affaire met en lumière le profond dysfonctionnement de l’appareil d’Etat, ainsi que l’absence de principe de responsabilité qui continue à s’appliquer dans ses plus hautes sphères. Dans toute organisation normalement gérée, Patrick Strozda aurait dû quitter ses fonctions dès l’été dernier, de même que tous les autres membres du cabinet présidentiel concernés.

En le maintenant en poste, le chef de l’Etat accrédite la conviction qu’il y a aujourd’hui deux poids, deux mesures et que selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir en reprenant le propos si actuel de La Fontaine. Ce sentiment a été un facteur de déclenchement essentiel de la crise des Gilets jaunes. Il en reste aujourd’hui un puissant ressort.

C’est pour cela qu’il est urgent d’y mettre un terme un sanctionnant sans plus attendre ses responsables et en mettant en place l’organisation et les procédures assurant qu’un tel scandale ne puisse jamais se reproduire.

Voilà maintenant sept mois que l’exécutif est en panne, paralysant le fonctionnement de l’Etat et ralentissant celui de la France tout entière. Car c’est bien de l’affaire Benalla et des crises qui l’ont suivie que date l’effondrement du pouvoir macronien. Aucune sortie de crise ne sera possible, ni complète, sans que l’affaire Benalla soit aussi résolue.

C’est maintenant au président d’agir dans l’intérêt de notre nation et de tous les Français. L’heure est venue de clore cette mauvaise page de notre histoire et d’en ouvrir une meilleure.

lfm_2016