Contrairement à ce qu’a dit Manuel Valls jeudi dernier, il n’a pas appelé les choses par leur nom en parlant d’apartheid. Il n’existe pas aujourd’hui en France de régime juridique de séparation raciale, ethnique ou sociale entre les populations. Si la question se résumait à un problème d’apartheid, il suffirait d’y mettre un terme pour régler les problèmes.
La situation est plus grave. La vérité est que les politiques de la ville menées depuis 30 ans ont échoué. Manuel Valls en porte, avec d’autres, la responsabilité compte-tenu des positions qu’il a occupées au PS, à la mairie d’Evry et au gouvernement.
Aujourd’hui, la société française est fracturée. La rupture entre son centre et ses périphéries, banlieues en tête, est désormais consommée. Pour rendre à la France son unité, l’ensemble de nos politiques d’éducation, d’intégration, judiciaire et pénitentiaire de l’emploi ou de la ville doit être refondée. Nous devons faire disparaître les zones de non droit et mettre un terme au règne du chômage et à celui de la désespérance sociale.
En parlant d’apartheid, le Premier ministre a travesti la réalité et trompé les Français. L’objectif de cette erreur volontaire de diagnostic est d’éviter de réformer véritablement nos politiques et de changer réellement les choses. Le drame est que cela empêche de mettre en œuvre les solutions appropriées et que cela condamne l’action politique à l’impuissance. L’utilisation du terme Kärcher il y a bientôt 10 ans n’a en rien permis de régler le problème des banlieues et d’y faire disparaître la délinquance. Il a au contraire suscité des tensions inutiles et rendu plus difficile une approche pacifiée des réalités et des solutions.
Il est temps de mettre un terme à cette pratique stérile de la violence verbale gratuite. Aux mots de l’impuissance, préférons la puissance de l’action !
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