L’élection imposée de Richard Ferrand à la présidence de l’Assemblée nationale confirme que les pratiques n’ont pas changé et que le renouvellement affiché n’est qu’une façade pour ceux qui détiennent vraiment les clefs du pouvoir actuel.

Elle atteste également d’un fonctionnement clanique du système macronien, dont l’affaire Benalla a exposé au grand jour les méfaits et les risques.

Il y a urgence à mettre fin à ces pratiques d’un autre âge, qui discréditent notre nation aux yeux du monde entier et affaiblissent la légitimité des institutions au sein même de notre peuple.

Les attaques contre notre unité qu’ont constituées les attentats terroristes commis sur notre sol depuis 2012 et les menaces sur la démocratie que nous voyons se multiplier autour de nous imposent de prendre tous les moyens nécessaires pour renforcer notre cohésion nationale et la légitimité de nos institutions.

Cela implique l’exemplarité des comportements de nos gouvernants, ainsi que de garantir la séparation des pouvoirs, meilleur rempart contre les dérives autocratiques et la tyrannie.

Il est essentiel que le président de l’Assemblée nationale soit une femme ou un homme qui ne soit mêlé à aucune affaire et qu’il ne tire pas son élection du bon vouloir présidentiel, mais du choix libre de l’ensemble des députés. C’est à cette condition que notre pays pourra se prévaloir d’un fonctionnement vraiment républicain et en phase avec les besoins du temps.

En imposant Richard Ferrand, le chef de l’Etat a fait le choix de ses intérêts personnels et celui du vieux monde contre ceux de la nation toute entière et de l’avenir. Il a de facto renoncé à la refondation et la remise à jour du système politique français, quel que soit l’avenir du projet de révision constitutionnelle qui aurait dû être discuté en ce début d’automne.

Il n’est pas trop tard pour revenir sur cette décision et pour donner à l’Assemblée de nos députés un président digne de ce nom. Ce qu’un vœu présidentiel a fait, un autre peut le défaire et il suffirait à Richard Ferrand de démissionner de ses fonctions.

Un tel choix, celui de l’intérêt de la France, demande du courage, de l’audace et un sens profond des responsabilités. C’est ce que les Français attendent de leur président !

 

lfm_2016