Le gouvernement a très habilement placé au centre de l’actualité le débat sur l’ouverture des commerces le dimanche pour détourner l’attention des polémiques sur le ras-le-bol fiscal et sur les Roms dans lesquelles il était en train de s’embourber.
On n’a jamais vu le gouvernement aussi efficace ! Moins de 48h de mise sous projecteurs médiatiques ont suffi pour que le Premier Jean-Marc annonce qu’il réunirait dès demain « les ministres concernés » afin de « faire évoluer les choses »… L’exécutif y trouve aussi un moyen facile de mobiliser la frange laïquarde de sa majorité contre les partisans du dimanche chrétien.
Il y a quelque chose de surréaliste à voir le gouvernement aussi mobilisé pour ouvrir aux Français de nouvelles occasions de dépenser un pouvoir d’achat qu’il n’a de cesse de leur rogner depuis 18 mois par de nouvelles ponctions fiscales.
La ministre Marisol Touraine a recouru à des arguments simpliste pour justifier la précipitation gouvernementale : « Il y a des salariés qui ont envie de travailler le dimanche, des gens qui ont envie de faire leur courses le dimanche ». A ce compte-là, les socialistes pourraient facilement justifier l’ouverture des magasins et le travail 24h/24 pour satisfaire les pulsions des insomniaques !
Le débat actuel est truffé d’approximations ou de contre-vérités. Il est faux de dire que l’ouverture des commerces le dimanche suffit à créer des emplois. L’Italie, qui a libéralisé le travail dominical, affiche l’un des taux de chômage les plus élevés de l’Union, quand l’Allemagne a l’un des plus bas tout en gardant ses magasins fermés le dimanche… Affirmer que l’ouverture des commerces le dimanche constitue un remède au chômage est au mieux une imposture, au pire un mensonge délibéré.
Le dossier du travail dominical pose des questions beaucoup plus fondamentales. Quelle part de notre temps voulons-nous consacrer à la communauté, à la vie familiale, à la vie associative et à la vie citoyenne ? Jusqu’où sommes-nous prêts à imposer à des concitoyens de sacrifier leur temps familial et social pour satisfaire nos appétits de consommation ? A l’heure ou l’explosion de la délinquance et des incivilités imposent de s’interroger sur notre capacité à vivre
ensemble et à développer un projet de société fédérateur, décider de renoncer au jour commun de repos hebdomadaire serait lourd de sens et de conséquences. Cela le serait d’autant plus qu’une solution existe désormais.
Le développement du e-commerce permet de réconcilier les besoins de consommation dominicaux autres qu’alimentaires, pour lesquels les dérogations existent déjà, et la nécessité de préserver une journée chômée partagée pour vivre ensemble notre pays, notre famille et notre société
Sortons donc du débat ringard sur le travail dominical et imposons l’ouverture des commerces le dimanche par Internet !
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