En supprimant la taxe d’habitation sur tous les logements sauf les résidences secondaires après avoir maintenu l’impôt sur la fortune sur les seuls biens immobiliers, Emmanuel Macron commet la même erreur que François Hollande.

La combinaison de l’inflation fiscale, de la loi Duflot et de la loi ALUR avait bloqué le secteur de la construction et empêché notre pays de bénéficier de la reprise mondiale entre 2012 et 2016. Par dogmatisme et volonté d’échapper à son étiquette de présidents des riches, le chef de l’Etat a choisi de matraquer les résidences secondaires. Le résultat est clair : le marché est en train de se bloquer. 
 
La France n’a rien à y gagner. Dans leur immense majorité, les propriétaires de résidences secondaires ne sont pas des privilégiés. Loin d’être des rentiers, ils ont, le plus souvent, hérité de maisons de campagne. Leur entretien représente un vrai effort. La présence de ces résidents du week-end soutient les économies locales. Elle est un élément essentiel d’aménagement du territoire et de lutte contre la désertification. Il serait profondément dommageable de la décourager. 
 
Promesse inconséquente de campagne, la suppression de la taxe d’habitation est une erreur. Contrairement aux déclarations du porte-parole du gouvernement, cet impôt n’avait rien d’injuste. Seules les valeurs locatives qui en constituaient la base fiscale, l’étaient. Il suffisait de les réviser. 
 
En choisissant la facilité, Emmanuel Macron met en péril les ressources des collectivités locales, plus particulièrement des communes, et leur autonomie de gestion. Les hésitations de l’exécutif concernant les ressources de remplacement et le flou qu’il entretient sur les économies à réaliser pour les financer témoignent de son désarroi face à l’impasse dans laquelle il s’est placé. 
 
Il est encore temps d’en sortir en renonçant à ces mesures stupides. Après six années  d’errance, la France doit reprendre une politique immobilière digne de ce nom, assurant le triple objectif de meilleur logement, aménagement du territoire et contribution active à la croissance. Habitants des villes ou des campagnes, tous les Français y ont intérêt. Contre le choix du dogmatisme et des mauvaises promesses électorales, faisons le choix des Français !

lfm_2016