L’affaire Alstom démontre l’inefficacité de la politique actuelle. Après Arcelor, Pechiney, Peugeot et Lafarge, c’est un nouveau fleuron de notre industrie qui s’apprête à passer sous pavillon étranger.

Dans une économie ouverte, il est inévitable que des groupes internationaux puissent prendre le contrôle de certaines de nos entreprises, comme nos champions nationaux le font à l’étranger. Mais c’est la multiplication de ces opérations qui pose problème.

Nous avions jusqu’à présent, grâce à Alstom. Schneider, Lafarge, Saint-Gobain ou Legrand, toutes les composantes nécessaires pour devenir le leader mondial de l’efficacité énergétique. Nous sommes en train de perdre deux des maillons de la chaîne. Si nous continuons à ce rythme, nous serons bientôt définitivement distancés.

L’histoire a montré que le passage sous contrôle étranger d’une entreprise s’accompagne toujours de fermetures de siège et de sites industriels ainsi que d’une perte de substance industrielle et technologique.

Nicolas Sarkzoy avait réussi à mobiliser l’ensemble des acteurs pour sauver Alstom en 2004. Arnaud Montebourg se complait dans les habits du ministre des situations désespérées et des canards boiteux au lieu d’être le ministre de l’industrie qui gagne. Il préfère réagir trop tard plutôt que se comporter en stratège et de mettre en œuvre les réformes de structure nécessaires.

Il faut passer de l’incantation à l’action, des vœux pieux aux actes. Pour conserver une industrie moderne sur le territoire national et assurer notre indépendance, nous devons mettre en œuvre une véritable politique industrielle permettant à nos champions :
– d’obtenir et de mobiliser les capitaux nécessaires à leur développement ;
– d’être compétitifs face à leurs homologues internationaux ;
– de disposer de ressources humaines qualifiées et formées ;

– de rassembler l’ensemble de leurs salariés, dirigeants et actionnaires autour d’une même ambition.

Une politique industrielle efficace suppose aussi de concentrer les ressources publiques sur quelques filières d’excellence qui constitueront les fers de lance de notre industrie.

Elle implique enfin de travailler à l’émergence de champions européens permettant, sans arrières pensées ni naïveté, de rassembler nos forces et de bénéficier des bases nécessaires à la poursuite de leur expansion internationale.

Ne tardons plus. L’amateurisme montre aujourd’hui ses ravages. Il y a urgence à définir et mettre en œuvre une véritable politique industrielle dans l’intérêt de la France, des Français et de l’Europe.

 

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