Air France a annoncé hier devoir durcir son plan de restructuration face à une situation qu’elle avait mal anticipée il y a quelques mois.
A l’image de sa compagnie aérienne emblématique et par le même défaut d’anticipation, la France risque d’être très rapidement contrainte de mettre en œuvre un véritable plan de restructuration de ses administrations publiques. Les clignotants s’allument les uns après les autres : avant-hier une nouvelle progression du chômage et l’annonce d’une récession plus prononcée que prévue en 2013, aujourd’hui le creusement du déficit de la Sécurité Sociale et les premières tensions sur les taux Français à 10 ans. Les effets négatifs de la politique de matraquage fiscal et de relâchement des dépenses publiques – comme l’assouplissement des conditions de départ anticipé à la retraite – menée depuis un an jouent a plein.
Le piège est en train de se refermer sur la France. Après nous avoir laissés nous endetter a foison, les marchés vont pratiquer le supplice de la baignoire en faisant progressivement monter nos taux d’intérêt.
Face à cela, un remède principal : la baisse des dépenses publiques que la Cour des Comptes française, la Banque de France, la Commission Européenne et le FMI viennent de recommander successivement et à l’unisson
Le Président et son gouvernement restent sourds, arguant d’un effet récessif d’une réduction de la dépense publique. C’est pourtant au contraire le maintien de celle-ci au plus haut niveau avec étouffement fiscal simultané qui est récessive comme le démontre la dépression actuelle. La suppression des dépenses publiques improductives ne sera pas récessive dès lors qu’elle s’accompagnera d’une réinjection dans l’économie productive des sommes correspondantes. Comme le note le FMI : « Du moment que l’ajustement est conduit par une maîtrise des dépenses, un délai d’un an dû à une croissance moins forte ne compromettrait pas la soutenabilité de la dette ».
En temporisant, le pouvoir ne fait qu’aggraver la situation et les mesures de restructuration à prendre. A ignorer les signaux qui lui sont adressés de toutes parts et la réalité, il expose la France à des coupes plus drastiques encore. Bientôt, François Hollande n’aura plus le choix et va devoir annoncer aux Français : « le plan de sauvetage de l’Etat, c’est maintenant ».
Si nous voulons pouvoir décider de notre politique et de notre avenir, il faut agir sans attendre. Oui, l’Etat et les administrations publiques, doivent – comme n’importe quel acteur économique – se transformer quand les circonstances l’exigent. C’est au capitaine du navire qu’il revient de le décider et de l’assumer. Monsieur le Chef de l’Etat, il est de temps de démontrer que vous méritez de porter ce titre.
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