Le Premier ministre s’est déclaré aujourd’hui « contre l’instauration de quotas de migrants ».
Il a préféré, sur ce sujet brûlant, se défausser sur l’Union, en considérant une réponse européenne « indispensable » et en réclamant une politique européenne de l’asile.
Que l’instauration de quotas ne soit pas la panacée, personne n’en disconviendra. Il est également vrai que la proposition européenne a le défaut de ne pas faire de distinction entre migrants en situation irrégulière et demandeurs d’asile.
Mais il y a urgence et le Premier ministre s’est montré bien incapable de formuler toute proposition alternative. Quand les secours portent assistance à un navire en train de couler en Méditerranée, ils ne commencent pas par demander leurs papiers aux naufragés !
Entre mercredi et vendredi, près d’un millier de migrants en situation irrégulière ont été interceptés à la frontière franco-italienne. Et le flux ne se tarira pas si rien n’est fait pour apporter rapidement des solutions responsables au phénomène.
L’Union ne dispose pas des effectifs de police nécessaires pour gérer un tel afflux. Sur ce sujet comme sur tant d’autres, elle ne peut s’appuyer que sur les ressources des Etats-membres. La gestion du droit d’asile est une problématique très complexe comme le montre l’échec de la France en la matière depuis plus de 20 ans. Et « l’Europe » derrière laquelle Manuel Valls se retranche pour mieux se défausser n’existe pas. Elle n’est que l’expression de la décision collective des chefs d’Etat des nations qui la composent.
Depuis les annonces du sommet européen du 24 avril, rien ne s’est passé ou si peu. Quelles ont été les propositions de la France ? François Hollande a préféré courir le territoire pour faire campagne plutôt que de travailler à élaborer des solutions innovantes.
C’est pour cela que les déclarations du Premier ministre sont une gigantesque tartufferie. A ne rien faire, il ne fait qu’encourager l’immigration clandestine. Et en s’attaquant publiquement aux propositions européennes sans chercher à les améliorer en coulisse, il réussit le double méfait de donner un nouveau coup de pouce au FN et d’affaiblir l’Union.
Cette attitude est irresponsable. Sur un sujet aussi fondamental, il revient à notre pays, au double titre de son influence méditerranéenne et de sa vocation de patrie des droits de l’homme, d’élaborer des solutions rapides et crédibles permettant de stopper cet exode sans perspective tout en respectant la dignité des migrants. La défausse n’est pas digne de la France !
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