Le Sénat a sans surprise basculé à droite après trois ans de majorité socialiste. Formons le voeu qu’il présente, dans trois ans, un meilleur bilan que celui, si pauvre, de la précédente mandature.
Mais l’élection d’hier illustre jusqu’à la caricature l’archaïsme de notre seconde chambre. Elle est restée totalement hermétique pour l’essentiel des Français. Ce fut une nouvelle élection de professionnels de la politique par et pour d’autres professionnels de la politique. Le déni de démocratie n’est pas loin, s’il n’est pas déjà là.
En particulier, l’élection n’a donné lieu à aucun débat sur des sujets aussi fondamentaux que la réforme territoriale, le nécessaire redimensionnement du Sénat et la diminution du nombre de sénateurs ou le rôle de la seconde chambre dans le processus législatifs et nos institutions.
La réélection de personnalités comme Jean-Louis Guérini montre aussi toutes les limites d’une élection au suffrage indirect, dans laquelle des notables se cooptent ou se renvoient mutuellement des ascenseurs pour services rendus.
Seconde chambre législative et grand conseil des collectivités territoriales de la République, le Sénat peut avoir toute sa place dans nos institutions, comme il l’a dans de nombreuses autres grandes démocraties. Il faut pour cela en clarifier le rôle, réduire drastiquement le nombre des élus, mettre à jour leur mode électif ou les pratiques et en assurer un renouvellement profond et fréquent.
C’est à ces conditions que le Sénat reconquerra sa légitimité auprès des Français et reviendra utile à la France.
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