Un mois et demi après sa nomination à Matignon, Valls s’est déjà ayraunisée
Il fallait beaucoup d’imagination cette semaine pour penser que la France avait un Premier ministre.
On a attendu en vain que Manuel Valls fasse preuve d’autorité dans les affaires Royal, Filipetti et Montebourg.
On est resté interloqué que le gouvernement puisse annoncer sans rire la création d’un nouveau Conseil supérieur de la construction après avoir proclamé partout que la simplification était l’une de ses priorités essentielles. Qui peut croire que la mise en place d’un nouveau comité Théodule va permettre à la construction de repartir ? La France n’a besoin que de vision, de stabilité fiscale et de cohérence, tout ce que le pouvoir actuel lui refuse obstinément.
On cherche désespérément la cohérence entre les engagements du programme de stabilité il y a 3 semaines et l’annonce vendredi dernier de l’exemption de 1,8 millions de ménages d’impôts sur le revenu pour un montant estimé et non financé d’un milliard d’euros.
Comment comprendre, après deux ans d’asphyxie fiscale et deux mois de dramatisation de l’impératif de baisse des dépenses publiques, cette décision exemption prise par le pouvoir en moins de 48h dans un mouvement de panique électorale ?
Oui, il s’agit d’un coup politique pour tenter d’amortir la victoire du Parti socialiste aux élections européennes de dimanche prochain. Son prix est celui de l’incohérence, celui de l’aggravation des déséquilibres budgétaires et le sacrifice des dépenses d’avenir au bénéfice du très court terme.
Si le retour à la case départ est aussi rapide, c’est que le mal français actuel dépasse la personne du Premier ministre. Il est celui du président de la République, celui de l’ensemble de l’exécutif et celui de la majorité toute entière. C’est à François Hollande qu’il revient d’en tirer toutes les conséquences dans le seul intérêt de la France et de l’ensemble des Français
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