François Hollande a légitimé l’intervention de la France en Centrafrique par l’urgence de la situation. Si nous soutenons pleinement l’opération, rien ne justifie qu’elle ait été décidée dans l’urgence compte tenu de la dégradation progressive et prévisible de la situation.
De même, rien ne peut justifier, si ce n’est la pure tactique politicienne, l’annonce précipitée, il y a trois semaine, d’une remise à plat fiscale par le Premier ministre avec organisation dans l’urgence de consultations avec les partenaires sociaux, puis l’affirmation, le week-end dernier par le même Jean-Marc Ayrault que la réforme fiscale prendra deux quinquennats…
Sur ces deux sujets, comme lors des déclarations intempestives à l’occasion de récents faits divers, l’exécutif a démontré une absence totale de maîtrise du temps.
Le pouvoir réussit le tour de force d’associer précipitation dans l’annonce et lenteur, voire immobilisme, dans l’exécution. Le résultat de ce dysfonctionnement est connu, mais toujours ravageur : décrédibiliser l’action publique et perdre un peu plus la confiance des Français.
Il faut sortir de la précipitation et de la dictature du quotidien. Il est trop facile de s’abriter derrière l’alibi de la pression des urgences. C’est avant tout la volonté et la vision politiques qui manquent.
Nous devons retrouver la maîtrise du temps. Il faut pour cela hiérarchiser, choisir et agir. C’est la condition de la crédibilité et de l’efficacité de l’action de la France, à l’international comme sur le territoire national.
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