A cette heure, il y a un siècle, Français et Allemands luttaient au corps à corps.
Un siècle s’est écoulé sans que le drame de la grande guerre se soit effacé.
La France ne peut oublier ses 1 400 000 morts et le cortège des blessés, amputés, brûlés, gazés, qui ont porté tout au long de leur vie les séquelles de leur combat pour la patrie. En ce 11 novembre 2014, je veux leur rendre à tous un vibrant hommage.
Mais se souvenir serait vain s’il ne s’agissait que de commémorer des événements passés et déjà bien lointains pour nos jeunes générations.
Nous devons au contraire nous souvenir pour mieux agir.
Dans la lutte mondiale commencée le 2 août 1914 et terminée le 11 novembre 1918, beaucoup de choses ont manqué à notre pays, beaucoup d’autres furent gaspillées, maintes erreurs commises. Faute de préparation de nos soldats, de matériels en quantité suffisante et en état de marche, par la faute de crises politiques d’où sortirent 7 gouvernements en quatre ans, notre pays subit d’énormes pertes.
Nous devons tirer tous les leçons de ce sacrifice.
Au moment où des tensions graves se développent aux frontières de l’Europe, il est plus que jamais nécessaire de dégager toutes les ressources nécessaires pour financer l’effort de défense assurant notre souveraineté, notre protection et notre liberté. Dans cette perspective, les moyens de nos armées doivent être augmentés pour représenter au moins 2,5% de notre PIB.
Il faut ensuite refonder nos pratiques politiques pour mettre un terme au délitement actuel et restaurer la légitimité comme l’efficacité de l’exécutif.
Nous devons aussi guérir les fractures actuelles qui divisent la société française et rassembler toute notre nation. Car, si la France a pu, il y a un siècle, se saisir de la victoire, malgré ses faiblesses et les fautes de ses chefs, c’est grâce à sa cohésion nationale et la mobilisation de son peuple toute entier.
Il convient enfin donner un nouveau souffle à la construction européenne qui a permis à la France et à l’Allemagne de se réconcilier et à l’Union toute entière de devenir un lieu de paix et de liberté. L’absence d’engagement et d’ambition du président de la République met en péril cette construction et menace son avenir, ainsi que celui du miracle européen de la paix.
Au vu de tous ces défis et de la la situation de crise qui frappe aujourd’hui la France, il est urgent de passer du temps de la commémoration à celui de l’action !
François Vigne
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