L’acte VIII des Gilets jaunes a donné lieu à de nouvelles violences graves. L’irruption dans la cour du ministère des Relations avec le Parlement, après fracturation de sa porte en est une. Les coups multiples portés contre un gendarme mobile sur la passerelle Léopold Sedar Senghor le sont tout autant. Et les destructions de nouvelles agences bancaires et autres commerces à Paris et dans plusieurs villes de province sont tout aussi inacceptables.

L’ensemble de ces destructions et dégradations publiques a un coût immense pour notre nation, que tous les citoyens sont obligés de payer. Ce sont autant de moyens qui sont gaspillés et ne peuvent pas être affectés à l’éducation, à la lutte contre le réchauffement climatique, à l’amélioration de nos infrastructures, au combat contre la pauvreté et à bien d’autres chantiers qui en ont tant besoin.

Il est urgent de réagir. La semaine dernière, pour le 31 décembre, ce sont 568 véhicules au moins qui ont été incendiés en France, dont 277 voitures en région parisienne et 148 dans le seul Paris et la petite couronne. Entendre les ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et secrétaire d’État Laurent Nunez déclarer, dans un communiqué officiel sur les événements de cette nuit, que « Partout en France, les festivités ont pu se dérouler normalement et ont été exemptes de tensions notables et d’incidents graves » illustre la démission du pouvoir face à ces actes intolérables.

Le fait que 31 personnes seulement aient été interpellées et 24 d’entre-elles placées en garde à vue quand 99 véhicules ont été incendiées dans le seul département de Seine-Saint-Denis démontre que les pouvoirs publics ont baissé les bras.

Ce n’est pas en décidant de ne plus communiquer de chiffre officiel sur le nombre de personnes placées en garde à vue ou de voitures brûlées lors du réveillon de Nouvel An qu’on réglera le problème, mais en s’attaquant vraiment aux casseurs et en les sanctionnant de façon appropriée.

Les violences qui accompagnent les manifestations des Gilets jaunes choquent l’immense majorité des Français et tous ceux pour lesquels le mot République a un sens. Mais elles ne sont pas nées de ce Mouvement. Elles sont au contraire la conséquence de trop nombreuses années de laxisme, qui ont vu les agressions physiques potentiellement mortelles contre les forces de l’ordre et les destructions de biens se multiplier, sans que les gouvernements qui se sont succédé ne prennent les moyens de faire cesser le phénomène.

Il y a désormais urgence à le faire si nous voulons rester en République et assurer la paix et la sécurité de la population française sur l’ensemble du territoire national. Cela suppose d’élever l’éradication des zones de non-droit en priorité nationale absolue avec allocation des ressources appropriées, de pratiquer la tolérance zéro face à toutes les violences contre les personnes et biens, en marge ou non de manifestations ou de festivités, et tout particulièrement quand les policiers, gendarmes, pompiers et autres autorités publiques sont attaqués, et de durcir fortement les sanctions contre les auteurs de tels agissements, en votant les lois nécessaires et en prévoyant l’emprisonnement systématique et la suspension longue du bénéfice de toute allocation ou revenu publics pour tous les casseurs jugés responsables.

Il est plus que temps d’agir pour stopper les casseurs et mettre un terme à leurs agissements. La force doit revenir à la loi, à la sécurité et à la paix publiques au bénéfice de toutes les Françaises et de tous les Français, à commencer par les plus fragiles. La France doit revenir l’Etat de droit qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être.

lfm_2016