François Hollande s’est proclamé audacieux lors de son interview du 14 juillet. On cherche en vain toute audace dans la tribune qu’il a publiée aujourd’hui dans le Journal du Dimanche. Sa seule proposition est de ressortir l’idée, vieille de plus de vingt ans, d’un gouvernement et d’un budget de la zone euro. Quand à celle d’un Parlement de la zone euro, il est difficile de voir sa place entre celle d’un Parlement européen et celle des parlements nationaux. Le chef de l’Etat se garde d’ailleurs bien de la préciser, tant il sait le sujet glissant et sa mise en œuvre impossible.
La tribune présidentielle n’apporte malheureusement rien au débat européen. C’est d’autant plus dommage que la crise grecque vient d’ébranler tous les fondements de l’Union. Au terme de l’accord trouvé lundi dernier, elle n’est plus qu’une union monétaire. Le concept de solidarité entre Etats-membres est devenu obsolète.
Le replâtrage ou la fuite en avant ne sont plus à la hauteur de l’enjeu. Pour faire repartir l’Europe, il faut retrouver une volonté de vivre ensemble et définir un objectif commun. Le cours de l’euro ou l’équilibre budgétaire ne peuvent en tenir lieu.
Il est légitime de se demander où sont passées les centaines milliards d’euros accordées à la Grèce. Mais nous devons aussi nous interroger sur les défaillances des contrôles exercés sur leur utilisation par la Commission, les services d’inspection et d’Eurostat ou le Conseil européen.
La gouvernance de l’Union doit être refondée. Il faut aussi empêcher les comportements de cavaliers libres et s’assurer que chaque Etat-membre est prêt à assumer sa quote-part des charges, dépenses et investissements communs. C’est pour cela que nous proposons de reconstruire l’Europe à partir de projets susceptibles de rassembler les peuples des différents Etats-membres et imposant l’adhésion volontaire de ces derniers à leurs règles de fonctionnement. L’Europe de la santé, l’Europe de la connaissance et de l’enseignement, l’Europe de l’environnement ou l’Europe de l’énergie sont les projets les plus porteurs dans l’immédiat, mais beaucoup d’autres pourraient suivre.
C’est parce que les Européens retrouveront l’envie de partager un avenir commun que l’Europe pourra repartir de l’avant dans le respect et sur le socle des nations qui la composent. Il faut pour cela une vision, la volonté de pratiquer un discours clair, des idées neuves et de l’audace, tout ce dont François Hollande semble malheureusement dépourvu !
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