L’interview de François Hollande à la mi-journée sur Canal + a de nouveau montré un président plus spectateur qu’acteur, toujours à la remorque des événements et attendant tout d’une reprise qui est en dehors de son pouvoir de décision.

« Ne rien lâcher » ne suffit pas pour vaincre le chômage. Il faut agir et mettre en œuvre la réforme du marché du travail attendue par les Français. Mais une fois encore, François Hollande préfère la politique du traitement social en sortant le carnet de chèques national pour étendre la primed’activité aux moins de 25 ans…

Il est de même trop facile de se défausser sur le Conseil constitutionnel au lieu d’assumer toute la responsabilité de la loi sur le renseignement. C’est au président de la République de s’engager auprès des Français à ce que les nouvelles dispositions ne deviennent jamais attentatoires aux libertés et de se porter garant de la bonne application du nouveau dispositif législatif.

Ce n’est pas l’annonce traditionnelle d’une introduction éventuelle de la proportionnelle aux prochaines élections législatives qui sortira le quinquennat Hollande de la médiocrité. En repoussant cette décision à 2016, le chef de l’exécutif indique que son choix sera une fois encore dicté par les intérêts électoraux du PS au lieu de l’être par ceux de la France.

Le fait que François Hollande définisse la création du compte personnel d’activité comme la « grande réforme sociale » de son mandat trahit son manque d’ambition et une approche de bureaucrate comptable. En guise de vision pour le pays, l’actuel chef de l’Etat n’a d’autre horizon que les prochaines élections de 2017 !

Avec 20% seulement de satisfaits, François Hollande avait aujourd’hui le devoir de convaincre les Français de sa capacité à anticiper, à entraîner et à diriger. Il n’en a malheureusement rien été.

Trois ans après son élection, la France cherche toujours son président.