Le projet de loi de Finances présenté ce matin par Michel Sapin et Christian Eckert est le parfait reflet de la politique gouvernementale : flou, attentiste, électoraliste, manquant de sincérité, et sans vision.
Les dépenses et le déficit baissent à peine, la dette publique continue de croître pour tangenter les 100% du PIB, les effectifs des agents de l’Etat repartent à la hausse et les économies budgétaires sont incertaines. Une fois encore, il est très difficile de comprendre à quoi correspondent exactement les 16 milliards d’économies annoncées. Le Haut Conseil des finances publiques juge lui-même « incertain » et plein de « risques significatifs » leur réalisation, avant même la prise en compte des dépenses nouvelles récemment annoncées (aides aux réfugiés ou aux agriculteurs) et encore non financées…
Les risques de dérapage des finances publiques sont donc nombreux, d’autant plus que les hypothèses sur lesquelles a été construit le projet de budget restent fragiles. Le même Haut Conseil des finances publiques considère comme ambitieux l’objectif de progression de la masse salariale de 2,8% qui fonde les recettes fiscales, dans un environnement de chômage élevé.
L’entrée en période préélectorale renforce encore le risque de dérapage. Le Premier ministre a dès aujourd’hui commencé à revenir sur les économies annoncées au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ! Il faut dire qu’elles sont en contradiction complète avec les priorités affichées par le président de la République à l’ONU il y a deux jours à peine !
Pour se justifier, le gouvernement invoque les circonstances internationales concernant l’augmentation du nombre de fonctionnaires ou se réfugie derrière la comparaison avec les exercices budgétaires de la période Sarkozy au pic de la crise ! Pauvre défense
Après trois ans et demi d’errance, le budget 2016 aurait dû être placé sous le signe des choix, de l’ambition, de l’avenir et de la jeunesse. Il restera, comme le quinquennat Hollande dans son ensemble, celui des occasions perdues !
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