Le rapport de la Cour des Comptes publié ce matin le confirme. Le gouvernement a non seulement manqué de courage dans la réduction du déficit budgétaire depuis le début du quinquennat, mais il a aussi obéré l’avenir de la France.

Après avoir raté son objectif en 2016, il a en effet sciemment surestimé la croissance pour 2017, en fixant l’hypothèse de croissance à 1,5% quand celle de la Banque de France et du FMI ne dépasse pas 1,3%. Et il a pareillement engagé, à des fins purement électoralistes, différentes mesures qui augmenteront les dépenses à partir de 2017 et réduiront les recettes à compter de 2018.

Ce bilan, personne ne veut l’assumer, puisque François Hollande a renoncé à se présenter, que son ancien Premier ministre a été éliminé et que ses deux anciens ministres, Emmanuel Macron et Benoît Hamon, refusent d’en honorer la note, alors même qu’ils en partagent une lourde part de responsabilité. Mais c’est un très lourd héritage que le prochain président de la République aura à gérer avec tous les Français.

Comme le souligne la Cour des Comptes, l’effort à réaliser en matière de réduction des  dépenses publiques « devra être d’une ampleur nettement supérieure à celui mené ces dernières années » afin de permettre à la France de respecter ses engagements. Il devra aussi « changer de nature » et imposera de réaliser des choix reposant sur un « réexamen des missions assurées par les administrations publiques ».

C’est ce que nous proposons avec la France en marche pour remettre notre pays sur une trajectoire de croissance, de plein emploi, d’enrichissement partagé et de souveraineté réelle. L’analyse comparée des situations françaises et allemandes, mais aussi de celles des autres grandes puissances occidentales, au cours des cinq dernières années démontre que dérive des dépenses et déficits publics ne riment pas avec croissance et maîtrise de son destin.

Par la faute de ses dirigeants et leur incapacité à maîtriser les dépenses publiques, notre pays souffre aujourd’hui d’une croissance atone, d’un chômage élevé, d’un déficit commercial en hausse et d’une explosion de la dette publique qui nous soumet au bon-vouloir des marchés financiers.

Pour en finir avec ses comportements irresponsables, nous proposons :

– de fonder l’hypothèse de croissance servant à l’établissement du budget sur une prévision indépendante reposant notamment sur celle du FMI, de la Banque mondiale, de l’Union européenne, de l’INSEE et de trois organismes privés ;

– d’inclure dans la Constitution une règle d’or d’équilibre budgétaire sauf circonstances exceptionnelles justifiant un déficit temporaire ;

– d’imposer l’intégration immédiate « proforma » de toute nouvelle dépense ou réduction de recettes budgétaires à effet différé dans le calcul du budget à partir des estimations réalisées par la Cour des Comptes.

La France pourra ainsi retrouver la maîtrise de ses finances comme de son destin et offrir à sa jeunesse un héritage constitué de croissance et d’emplois plutôt que de dettes.

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