Dans sa grande interview de rentrée publiée dans Le Monde en date du 31 août, François Hollande confirme qu’il n’a de projet ni pour la France, ni pour l’Europe.
Concernant la France, il résume en trois mots sa vision à 10 ans : souveraineté, excellence et unité. Belle trinité ! Mais où est le projet ? Où est l’ambition ? On aurait pu dire la même chose il y a 50 ans. Et n’importe quel chef d’Etat de n’importe quel pays, même le plus insignifiant, pourrait affirmer les mêmes principes. Cette vision réductrice est totalement convergente avec la description faite par Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective, lors de séminaire de rentrée du gouvernement du 19 août 2013, d’une France « plus petite, plus vieille, moins riche » en 2025. Nous méritons mieux et devons nous donner une véritable ambition !
Le manque de vision est encore plus affligeant s’agissant de l’Europe. François Hollande affirme qu’il n’entend pas modifier les traités. Il préfère limiter son action à « prendre des initiatives pour mettre du contenu dans les projet européen sur l’énergie, les nouvelles technologies, l’industrie et la défense, améliorer le fonctionnement de la zone euro (…) et faire une Europe d’avant-garde qui peut fonctionner à géométrie variable selon les sujets »… Rien de neuf, rien de fondamental et de simples améliorations à la marge. Avec une telle absence de projet, les europhobes peuvent être rassurés : la construction européenne ne fera pas de progrès sous la présidence Hollande !
Le terrain européen devrait pourtant constituer l’une des priorités d’action du chef de l’Etat compte tenu de l’importance prise par l’Union européenne dans la vie de notre pays. Au lieu de cela, François Hollande affiche une distanciation totale vis-à-vis d’elle. Il déclare ne pas voir « suffisamment de volontés de participer à un idéal commun ». Mais c’est à lui d’imprimer la dynamique et de susciter les volontés, et non de jouer les spectateurs impuissants !
Si nous espérions encore, nous sommes maintenant fixés : le président Hollande n’a d’ambition ni pour la France, ni pour l’Europe. Ce ne sont pas les interventions militaires, même justifiées, en Syrie ou au Mali qui changeront la donne. Elles ne peuvent tenir lieu de politique, ni de projet pour notre pays.
Cette situation est grave. Elle fait prendre un retard redoutable à la France et à l’Europe. Mais agissons plutôt que de nous résigner et élaborons sans attendre le projet ambitieux que le président Hollande est incapable de lui donner : notre projet pour la France, c’est maintenant !
Un commentaire
La Parti de Pascal
Il n’y a pas que la vision qui lui fait défaut; j’aurai tendance à considérer qu’une autre partie de son anatomie, plus bassement située, lui fait également défaut
Et je ne suis pas le seul à le penser, à commencer par l’intéressé lui-même; en conséquence de quoi, pour conjurer cette infirmité dont la nature l’a injustement affublé, le petit monsieur multiplie les initiatives belliqueuses.
Maintenant, c’est le tour de la Syrie, sur le dos de laquelle le petit monsieur espère se refaire une mâle réputation
Charmant de constater que l’armée française fait dorénavant partir des supplétifs des USA, de l’Arabie Saoudite et du Qatar. Quant aux fameuses preuves d’utilisation des armes chimiques par le régime de Bachar El-Assad, on les attend toujours; jusqu’à preuve du contraire, la détention d’armes n’est pas synonyme d’utilisation. La France possède bien l’arme nucléaire, mais prend bien soin de ne jamais s’en servir. Troublant que les médias français ne relaient jamais l’autre hypothèse probable, c’est à dire une utilisation non maîtrisée par les « rebelles » de stocks d’armes chimiques reçus d’Arabie Saoudite. Poutine n’est pas dupe, et c’est bien le seul dans cet aréopage de Diafoirus du G20 qui en ait
La réalité est bien plus sordide et ne nous fait pas honneur: le Qatar, par USA et France interposées veut faire masse basse sur le marché juteux du gaz à destination de l’Europe, entre autres; Poutine, qui défend les intérêts de Gazprom ne voit pas cela d’un très bon œil et fera donc tout son possible pour contrer cette offensive. L’Allemagne ne bougera pas le petit doigt car il y a bien longtemps qu’elle a compris que son avenir se situait à l’Est de l’Oder-Neisse; nous ferions bien d’en faire autant