Le chef de l’Etat a voulu affirmer hier lors de sa conférence de presse qu’il était à l’ « offensive ». Malheureusement, on cherche en vain les nouvelles mesures au-delà des artifices de discours. S’il y a offensive, c’est celle d’un général d’opérette dans une guerre en dentelle. Trois sujets clefs suffisent à l’illustrer.
Europe
Le président nous annonce une grande initiative. Mais le « gouvernement économique » de la zone euro n’est en rien une nouveauté : c’est l’eurogroupe. L’harmonisation fiscale et la convergence sur le plan social par le haut ? Si elles devaient se faire, cela serait au contraire par le bas, car aucun de nos partenaires ne souhaite s’aligner sur le taux de prélèvements obligatoires français : c’est cela que le président aurait dû expliquer aux Français. La création d’une capacité budgétaire européenne permettant à la zone euro de lever l’emprunt ? Quand bien même les Allemands se résigneraient à cette idée, la décision de la France de reporter de deux ans le respect du seuil des 3% de déficit public vient de la torpiller
Gouvernement
C’est de nouveau le grand écart entre la forme et le fond. François Hollande a confirmé vouloir un « choc de simplification ». S’il y a seule mesure à prendre pour le mettre en œuvre, c’est de diviser par trois le nombre de ministres. Pourtant, le président a décidé de reporter sine die le remaniement, dont la simple perspective vient de momifier un gouvernement déjà immobile.
Sécurité
François Hollande a fait part de son émotion, mais il n’a là-encore annoncé aucune mesure. Son analyse est juste : les émeutes de lundi dernier au Trocadéro sont l’expression inquiétante de la violence qui règne sur de nombreux territoires de la République et de la dislocation de notre tissu social. Mais le chef de l’Etat ne peut pas se borner à appeler « des politiques qui aillent à la racine du mal sans les définir ». C’est bien à lui et son gouvernement qu’il appartient de le faire.
A ce rythme, l’an II risque d’être pire que l’an I. Nous n’avons pourtant pas le temps d’attendre. L’heure n’est plus au discours, mais à l’offensive, la vraie !
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