La mobilisation renforcée des Gilets jaunes pour l’acte IX hier confirme une nouvelle fois que la crise n’est pas terminée. Le fait que 84 000 Français, soit 35 000 de plus que la semaine dernière, aient de nouveau décidé de manifester contre la politique d’Emmanuel Macron démontre que ce dernier n’a pas trouvé les mots pour les convaincre et qu’ils sont, comme plus des deux tiers de leurs compatriotes, très sceptiques sur l’utilité du Grand débat.
Il faut se féliciter que cette nouvelle journée de manifestation de soit accompagnée de moins de débordements et de violences que les précédentes. Mais nous devons pas nous résoudre à la poursuite du conflit, alors son coût s’accroît pour l’économie française, qu’il continue à fortement abîmer l’image internationale de notre pays et, plus profondément encore, qu’il en menace l’unité et l’avenir démocratique.
La responsabilité de l’exécutif est de trouver une issue rapide. Le Grand débat, qui commence cette semaine, doit être accéléré. Il est essentiel aussi qu’un éventuel référendum sur des principales propositions, s’il est décidé par le président, se tienne entre le 16 mars et le 6 avril au plus tard, soit entre les congés scolaires d’hiver et de printemps, pour permettre à notre nation de sortir au plus tôt de la crise et de repartir de l’avant, en évitant au surplus de polluer le suffrage européen du 26 mai.
Il faut aussi que l’ensemble des ministres sortent enfin de leurs ministères et partent sur le terrain, à la rencontre de l’ensemble des Français et des Gilets jaunes, puisque leur première revendication est d’être écoutés et reconnus. Le déplacement de Jean-Michel Blanquer et Sébastien Lecornu à Gap vendredi montre que de telles rencontres, même si elles peuvent sportives, sont nécessaires et utiles.
Il est tout aussi indispensable que le chef de l’Etat, comme son ministre de l’Intérieur, cessent leurs provocations inutiles. En déclarant vendredi que «beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir sans qu’un effort soit apporté », Emmanuel Macron s’est encore une fois montré immature et irresponsable, comme Christophe Castaner l’a été en réalisant des parallèles douteux lors de ses déclarations d’hier sur la terrible catastrophe de la rue Trévise !
Il est temps pour tous, à commencer par le plus haut niveau de l’Etat, de retrouver le sens des responsabilités et le chemin de la concorde nationale. Cela implique aussi de définir un cap clair pour la politique nationale, un cap qui rassemble enfin et permette d’emmener l’ensemble de notre peuple sur le chemin du progrès, de la réussite et de la grandeur de la France. L’immense majorité des Français le souhaite et est prête à soutenir une telle démarche. C’est maintenant au président de la République et à son gouvernement d’agir !