En 2015, on meurt encore de froid en France. Malgré nos 57% de dépenses publiques, six sans-abri ont perdu la vie la semaine dernière lors d’une première vague hivernale de quatre jours seulement !
François Hollande n’a pas eu un mot pour eux lors de ses voeux du 31 décembre. Et le gouvernement a fait le service minimum. Il ne s’est saisi du sujet que contraint et forcé sous la pression médiatique. Cachez ces pauvres que je ne saurais voir !
Car, pour le pouvoir actuel, la lutte contre les inégalités s’arrête aux frontières de la pauvreté. Il faut dire que les sans-abri sont rarement électeurs et qu’ils refusent de vivre des subsides publics…
Il y a aujourd’hui plus de 150 000 sans abris en France, soit plus de 50% de plus qu’en 2001. Et au delà des SDF, la pauvreté est repartie à la hausse pour toucher plus de 14% de la population française ! Cette régression est inacceptable. Nous ne devons pas nous y résigner. Les plus cyniques diront qu’il y aura toujours des marginaux et des sans-abris par choix. Peut-être, mais si nous avions écouté leurs ancêtres des siècles passés, la plupart des Français – et une proportion plus grande encore de la population des autres pays – seraient encore pauvres, illettrés et vivraient dans des conditions indécentes d’hygiène et de santé.
Pour une France en manque d’ambition collective, la victoire contre la pauvreté doit constituer une priorité nationale. Trois leviers seront déterminants pour l’éradiquer : l’éducation, l’emploi et le logement.
150 000 élèves sortent chaque année de notre système éducatif en situation d’échec. La grande majorité ne deviendront heureusement pas sans-abri, mais c’est d’abord dans cette population que se développent les situations de pauvreté. La lutte contre la pauvreté passe par la refondation de notre système éducatif pour le rendre plus efficace et pour mettre fin à l’échec scolaire. Ce combat pour l’éducation est d’autant plus essentiel qu’elle est le premier moyen de lutte contre le chômage.
Sur les 150 000 sans-abris, plus de la moitié d’entre-eux sont victimes du chômage. L’absence ou la perte d’emploi sont des facteurs essentiels dans le glissement vers la pauvreté. La France ne doit plus tolérer d’avoir plus de 11% de sa population active au chômage. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour revenir au plein emploi, en commençant par le passage au contrat unique pour tous les salariés des secteurs public et privé, la fusion de tous les régimes sociaux en un régime universel et la chasses aux dépenses publiques improductives génératrices de charges supplémentaires pour les entreprises. Car il n’y aura pas de victoire contre la pauvreté sans victoire contre le chômage.
La lutte contre la pauvreté suppose enfin de mener à une politique du logement responsable et moderne, aux antipodes des mesures prises depuis 2012. Il n’y aura pas de réponses aux difficultés des sans-abris sans création de solutions de logements innovantes qu’une petite partie seulement des 45 milliards de dépenses publiques annuelles consacrées au logement permettrait aisément de financer.
Il est temps pour la France de se donner de nouvelles ambitions de progrès social. Rien ne sert de truffer ses discours de références à la lutte contre les inégalités, si c’est pour ne rien faire pour les plus démunis de nos concitoyens et pour oublier l’autre dimension essentielle de notre devise républicaine : la fraternité entre tous les Français et en particulier en faveur des plus vulnérables.
C’est pour cela que la lutte contre la pauvreté constitue une priorité essentielle du R2F et sera au cœur de notre action.
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