À cette heure, il y a cent ans, l’armistice était enfin signé. Au terme de quatre ans d’une guerre terrible, qui a profondément meurtri notre pays et l’Europe entière, la France et ses alliés pouvaient célébrer la fin du conflit et la victoire.

Notre nation n’oubliera jamais tous ses fils morts au champ d’honneur, ses 1 400 000 morts et le cortège des blessés, amputés, brûlés, gazés, qui ont porté tout au long de leur vie les séquelles de leur combat pour la patrie. En ce 11 novembre 2018, je veux leur rendre à tous un vibrant hommage.

Mais se souvenir serait vain s’il ne s’agissait que de commémorer des événements déjà lointains pour les jeunes générations. Nous devons au contraire nous souvenir pour mieux agir !

Nous avons la chance de vivre la période la plus pacifique de l’histoire de notre continent. Mais, différentes forces hostiles menacent de ramener le monde et l’Europe en arrière.

Comme l’ont montré l’attaque au couteau de Melbourne avant-hier, ainsi que les derniers attentats de Paris, de Carcassonne et de Trèbes, nous ne sommes pas immunisés contre les forces de l’obscurantisme et le terrorisme islamiste. Les conflits toujours en cours en Syrie, au Yémen, en Irak ou sur les bords de la Méditerranée font fuir des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qui viennent chercher la sécurité et la prospérité de nos rivages.

Les attaques de Donald Trump et de ceux qui le singent contre le multilatéralisme et ce le fragile édifice bâti par nos peuples depuis 1918 sont porteuses de menaces redoutables pour l’avenir de la démocratie et de la paix au cœur même de l’Europe. Les risques sont d’autant plus importants que dix années de crise, de chômage, et d’appauvrissement ont profondément abîmé les consensus nationaux, comme vient encore de le démontrer l’errance mémorielle d’Emmanuel Macron dans le Nord-Est de la France, et distendu le lien européen.

Dans ce contexte, il nous revient de rappeler la grandeur de ce qui a été accompli en Europe depuis les deux conflits mondiaux. Rien n’a été facile. Des antagonismes ancestraux ont dû être surmontés. Il a été nécessaire de répondre à des questions complexes de souveraineté et de partage de responsabilités. Et, à chaque pas, il a fallu résister à l’envie de faire machine arrière.

Mais la volonté d’établir durablement la paix en Europe et d’affronter ensemble notre destin nous a permis de surmonter ces difficultés. Avec force et détermination, grâce à la puissance de nos idéaux et l’action déterminée de dirigeants visionnaires, à commencer par le général de Gaulle, Konrad Adenauer, Jean Monnet où Robert Schuman, nous avons scellé la réconciliation franco-allemande, mis fin à la guerre froide et fait triompher la liberté partout en Europe.

L’Allemagne a été réunifiée. Nous avons accueilli au sein de l’Union les jeunes démocraties sorties du joug communiste. Toute cette construction constitue, malgré ses imperfections, l’une des plus grandes réussites politiques et économiques de tous les temps.

C’est pour cela qu’il faut arrêter de discourir et agir sans tarder plus pour éliminer les dysfonctionnements qui minent l’Union européenne actuelle. L’heure est venue de mettre fin aux compromis frustrants qui concluent trop de conseils européens. Nous devons aussi supprimer toutes les strates bureaucratiques inutiles qui ralentissent la prise de décision et discréditent l’Union. C’est parce que nous saurons agir vite et bâtir l’Europe du XXIème siècle que nous lui donnerons un avenir.

Dans le même temps, il est urgent de dégager les ressources nécessaires pour financer l’effort de défense assurant notre sécurité, notre souveraineté et notre liberté. Nous devons renforcer les  moyens de nos armées pour les porter progressivement à 2,5% de PIB national. Notre nation doit se rappeler que les institutions internationales, les traités et les déclarations n’ont pas suffi à apporter la paix, la stabilité et la prospérité. Il a fallu le sacrifice d’hommes et de femmes en uniforme, désireux de servir leur pays jusqu’au bout. Car les soldats et les armes ont un rôle à jouer pour préserver la paix.

En ce 11 novembre 2018, honorons notre histoire et le sacrifice de ceux qui ont combattu pour notre liberté en choisissant un avenir meilleur. Pour laisser à nos enfants et petits-enfants une France, une Europe et un monde plus prospères et plus pacifiques qu’ils nous ont été donnés, il est plus que temps de passer du temps de la commémoration à celui de l’action ! C’est mon engagement et celui de la France en marche.

François Vigne
Président de la France en marche

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