Chers Amis,

La France mérite mieux ! Elle apparaît aujourd’hui aux yeux du monde comme la nation dont le prince est un enfant. Sa vocation est ailleurs ! Était-il utile de déclencher une vaine polémique de 48h sur le rôle du maréchal Pétain ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Pendant ce temps, les Allemands imposaient Manfred Weber comme tête de liste européenne des partis de droite et chrétiens-démocrates et successeur probable de Jean-Claude Junckerà la tête de la Commission… Chacun son combat, mais nos dirigeants n’ont pas choisi le bon !

C’est bien sûr la logique de l’Europe d’avoir des candidats d’autres nationalités et il n’y a pas problème à ce qu’un Allemand puisse aussi nous représenter. Mais le fait même qu’aucun Français n’ait été présenté à cette responsabilité montre l’absence de vision stratégique de nos gouvernants actuels et leur obsession technocratique hexagonale.

On retrouve la même marque bureaucratique dans l’usine à gaz esquissée par Emmanuel Macron pour tenter de mettre un terme à la fronde populaire contre les taxes sur les carburants. Le plan gouvernemental en cours d’élaboration, avec sa multiplicité de niches, de ­plafonds et autres effets de seuil, est kafkaïen. Il illustre les méfaits d’un système administratif prêt à tout pour préserver les prélèvements fiscaux nécessaires au financement des 56% de dépenses publiques qu’il répugne à réduire.

Cette machine technocratique est aujourd’hui en défaut. En moins d’une semaine, le dramatique effondrement de Marseille, l’annonce par le Premier ministre d’une augmentation de 69% des actes antisémites sur les 9 premiers mois de 2018 et la publication de terribles statistiques sur la montée de la violence contre les professeurs dans les collèges et lycées sont venus confirmer l’urgence de la reconstruction d’un État digne de ce nom, accompagnée d’une maîtrise des dépenses publiques et d’une baisse des impôts.

Comme Christine Lagarde vient de parfaitement le diagnostiquer, « les élites n’ont pas conscience de ce qui se passe ». Et, quand elles tentent de retrouver le contrôle des évènements, elles sont si dépourvues qu’elles sont prêtes à renoncer à tout, même l’essentiel. Entendre le président de la République s’en prendre lundi dernier à une Europe « ultralibérale qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre », en empruntant la rhétorique de ceux qu’il prétend combattre, témoigne d’une périlleuse fuite en avant qui nous conduit droit dans le mur.

Il y a urgence à reprendre la situation en main et à proposer aux Français un projet permettant de les réunir autour d’une ambition partagée. Partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis, les dernières élections témoignent de l’atomisation et de la radicalisation de l’électorat, avec les conséquences que nous connaissons et les risques que nous percevons. Il nous revient de réhumaniser notre société et de remettre l’Homme au cœur du projet politique national.

C’est la responsabilité de notre génération de trouver les mots, les idées et les nouvelles pratiques permettant de retrouver le chemin de la concorde et du bien commun. Je crois que c’est une bien meilleure manière de rendre hommage à nos combattants de 14/18 que l’errance mémorielle pratiquée par le chef de l’Etat cette semaine et les commémorations mondaines prévues ce week-end à Paris.

C’est en nous engageant ensemble pour rassembler les Français et permettre à notre pays et à l’Union de repartir de l’avant que nous nous montrerons dignes du sacrifice de nos valeureux Poilus et à la hauteur de nos responsabilités vis-à-vis de nos enfants et de nos petits-enfants.

Ensemble, bâtissons une France plus unie, plus prospère et plus forte qu’elle nous a été transmise !

Bon week-end et bon 11 novembre à tous !

François Vigne

Président de la France en marche

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