Chers Amis,
C’est l’un des principaux défis de notre époque. Nous devons réinventer en profondeur notre démocratie pour lui donner un avenir. Contrairement à ce qui fut longtemps imaginé dans nos sociétés occidentales, la démocratie n’est pas nécessairement la fin de l’histoire. Le léninisme digital que vient de consacrer le dix-neuvième congrès du PC chinois ou le nouveau sultanat turc démontrent que d’autres voies sont possibles. Dans le contexte d’hystérie que créent les réseaux sociaux et l’information permanente, c’est le rôle des responsables politiques d’expliquer et de rassembler pour que nos propres régimes évitent la sortie de route.
Rien n’est jamais acquis. À tout moment, la coalition des mécontentements est possible. Comme l’ont montré l’élection de Donald Trump après les deux mandats Obama ou l’aventure du Royaume-Uni depuis le référendum sur le Brexit, il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne et des eaux calmes aux tourbillons des flots tumultueux.
L’avenir de l’Union reste en particulier très incertain. Tous ceux qui annonçaient une nouvelle ère européenne viennent d’être démentis par l’élection de Sebastian Kurz en Autriche et par la crise catalane. En confirmant hier qu’elle n’interviendra en aucune manière dans les convulsions qui agitent le peuple espagnol, l’Union démontre une nouvelle fois son impuissance et que le schéma de l’Europe à la carte n’est pas la solution. Nous devons être plus innovants et plus ingénieux. C’est le sens de notre projet pour l’Europe. Même si les difficultés sont devant nous, je suis convaincu qu’elles sont surmontables pour autant que nous les affrontions avec détermination, audace, efficacité et clarté.
Face aux mutations rapides de la période actuelle, il appartient aux dirigeants d’expliquer ce qui se passe, où et comment nous devons aller ensemble, ainsi que le sens de cette évolution. Les Français ne disent pas autre chose quand ils reprochent à Emmanuel Macron, après l’intervention télévisée de dimanche dernier, de manquer de pédagogie et de capacité à les rassembler, tout en reconnaissant sa volonté de réformer le pays.
Nos concitoyens sont prêts à transformer le modèle français pour répondre aux enjeux de notre siècle, mais pas à le mettre à bas. Ils restent profondément attachés à l’existence d’un Etat fort, à une redistribution importante qui vienne corriger les inégalités et au maintien de services publics dignes de ce nom partout sur le territoire.
Pour réussir le redressement du pays, il est donc essentiel de mettre en place un nouvel Etat, plus efficace et de nouveau légitime, qui permette et serve l’épanouissement de toutes les énergies prêtes à se déployer partout sur le territoire. C’est parce que nous saurons transformer la France dans le respect de son identité, de ce qui fait sa force, en y associant l’ensemble de son peuple et en veillant à ce que chacun y trouve sa juste part, que nous assurerons la grandeur de notre nation et son évolution démocratique.
Celle-ci réclame une attention quotidienne. Dans cette perspective, la multiplication du nombre de délégués interministériels est un mauvais coup porté à notre vie républicaine. Deux nominations ont encore été annoncées cette semaine par le chef de l’Etat. Ils seront bientôt plus nombreux que les membres du gouvernement ! Ce faisant, le président contourne la règle de limitation du nombre de ministres qu’il s’est lui-même imposé. Il provoque aussi un recul démocratique, car ces délégués ne dépendent que de lui, en dehors de toute responsabilité gouvernementale devant le Parlement. Nous devons être plus exigeants !
C’est parce que nous le serons que nous mènerons notre pays sur les sommets où nous voulons le porter. Avec tous ceux qui me soutiennent et qui travaillent avec moi, j’entends me battre contre le supposé déclin de la France et celui de l’Europe.
Face aux défaitistes et aux partisans du « c’était mieux avant », nous voulons incarner la force d’un progrès éclairé au service de notre nation et de l’Europe. Les innovations sont partout : de nouvelles avancées médicales améliorent la santé, des moyens de transport non polluants facilitent la mobilité, la connaissance est accessible à tous. Les risques et les pièges sont également plus nombreux. C’est notre responsabilité collective d’imaginer et d’instaurer les règles assurant que ces innovations profitent à tous et qu’elles sont mises au service de l’homme, du progrès de sa dignité et de l’avenir de notre pays. Là est notre ambition !
Ensemble, avec votre soutien, choisissons un avenir meilleur !
Bon week-end à tous
François Vigne