Le rapport publié ce jour par l’Assemblée souligne que la trajectoire des finances publiques présentée par le gouvernement à la Commission européenne escompte désormais la réalisation de plus de 100 milliards d’euros d’économies entre 2017 et 2022, contre une estimation de 80 milliards seulement l’été dernier.
Cette amélioration ne repose pas sur des efforts de réduction de dépenses publiques, mais sur la seule prise en compte de prévisions supérieures de croissance, comme cela s’est passé en 2017… Si le déficit public est repassé l’année dernière sous le seuil des 3%, c’est par la seule grâce de la croissance économique mondiale et de ses effets positifs sur les recettes.
Celles-ci se sont en effet accrues de 47,8 milliards d’euros ou 4%. Pendant le même temps, les dépenses publiques ont augmenté 31,1 milliards d’euros ou 2,5%, pour atteindre le niveau record de 1 291,9 milliards !
C’est ainsi que la France s’est retrouvée double championne du monde des dépenses publiques, à 56,5 % du PIB, et des prélèvements obligatoires, à 45,4 % du PIB, au détriment de notre pays et de tous les Français.
Il se confirme que l’exécutif veut garder ce mauvais cap. Le pari d’Emmanuel Macron est qu’une meilleure conjoncture permettra l’amélioration des comptes publics sans effort significatif supplémentaire.
Les prévisions rendues publiques cette semaine par le FMI, ainsi que l’analyse de tous les intervenants du marché, incitent pourtant à la prudence, si ce n’est à l’inquiétude. Si nous pouvons espérer que la croissance, tout en ralentissant, se maintiendra dans les prochains mois, voire la prochaine année et demi, il est quasi-certain qu’une forte correction se produira ensuite et affaiblira durablement la croissance.
Il y a donc urgence à sortir de la logique actuelle de fuite en avant et à mettre en œuvre une politique sélective de baisse des dépenses publiques. C’est la responsabilité du président de la République et de son gouvernement d’y procéder sans plus tarder dans l’intérêt de la France et de tous les Français, à commencer par les fonctionnaires.
Comme l’a montré la décision annoncée hier du gouvernement allemand d’augmenter les agents publics de 3,2%, c’est parce que nous aurons repris le contrôle de nos dépenses publiques que nous pourrons demain améliorer leurs conditions de travail et de rémunération.
L’assainissement des comptes publics doit donc devenir la priorité de l’exécutif. En la matière, tout reste à faire !