Chers Amis,
La France aurait mérité un autre été et une autre rentrée politiques. Mais loin de nous décourager, les derniers évènements sont un appel supplémentaire à l’engagement et à l’action.
Quinze mois après son élection, le roi est nu. Le mérite du moment est de mettre à bas les mensonges et les faux-semblants. La présidence macronienne, loin d’être exemplaire, n’est pas plus vertueuse que les précédentes. La politique menée depuis douze mois ne produit pas les bénéfices économiques annoncés. S’agissant enfin de l’Union, elle est en recul depuis l’élection présidentielle.
Il n’a aucune fatalité à la situation. Derrière ce constat douloureux, deux mêmes causes sont à l’œuvre : l’absence d’une véritable vision, solide et vertébrée, pour la France et son grand peuple et le manque de volonté de s’attaquer réellement à la réforme fondamentale, celle dont tout procède, la réforme de l’Etat.
C’est pour cela que la croissance économique cale de nouveau en France, quand elle montre un vif dynamisme en Allemagne et chez la plupart de nos voisins. C’est pour cela que nos comptes publics continuent à se dégrader, alors que l’excédent budgétaire allemand est au plus haut et que la dette publique diminue presque partout dans l’Union. C’est pour cela que le chômage stagne aux alentours de 10%, pendant qu’il est au plus bas en Allemagne, au Royaume-Uni et dans bien d’autres pays. Et c’est pour cela que l’exécutif demande de nouveau aux familles et aux retraités de se serrer la ceinture.
Il y a urgence à changer de cap et à rassembler les Français autour d’un projet de redressement partagé. Cela suppose de repenser le rôle, ainsi que l’organisation de l’Etat, et de remettre à plat ses dépenses pour en réduire le coût, sans jamais perdre de vue ses missions, ni les difficultés des plus faibles.
L’enjeu est le même pour l’Europe. Il n’y a aucune valeur à se faire le chantre de la lutte contre le populisme si c’est pour mieux l’alimenter et faire son lit. Comme toujours dans l’histoire, la colère des peuples tire sa source de l’arrogance des dirigeants, de leur immobilisme sur les vrais enjeux et de l’appauvrissement des classes moyennes et des moins favorisés.
Lutter efficacement contre les errements actuels implique d’arrêter les discours donneur de leçons, de s’attaquer enfin aux vrais problèmes des populations, à commencer par la crise des migrants, et de dépasser la verticalité du pouvoir à la française pour développer un leadership européen d’action et de conviction, comme Nicolas Sarkozy avait su le pratiquer avec succès lors de la crise de 2008.
Il serait beaucoup plus confortable de continuer chacun à vaquer à nos loisirs et nos à occupations que de nous préparer à nous engager de nouveau et à agir vraiment. Mais ce serait prendre le risque de voir notre pays subir une dérive à l’américaine, à l’autrichienne ou à l’italienne. J’ai une autre ambition et un autre projet pour la France comme, je crois, la grande majorité des Français.
C’est notre responsabilité commune de donner à notre pays, à l’Europe et au monde l’avenir que nous voulons en réalisant les réformes indispensables, en affirmant nos valeurs, en ne courbant jamais l’échine face à ceux qui, acteurs politiques nationaux, dirigeants des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie, de la Turquie ou de n’importe quel autre pays, jouent contre nous le rapport de forces, et en n’hésitant jamais à porter la contradiction face à ceux qui tentent de gagner, puis garder le pouvoir par la violence des actes ou celle des mots.
Voilà un beau et vaste programme de rentrée. A nous d’agir maintenant, avec modestie, sérénité et détermination ! Ensemble, nous pouvons tout !
Bon week-end, bonne braderie aux Lillois et bonne rentrée à tous
François Vigne
Président de la France en marche