Le sommet sur le climat de Katowice vient de s’achever sur un bilan très décevant. Une fois encore, nos dirigeants actuels se sont révélés incapables de réaliser les progrès nécessaires pour répondre au défi climatique. Trois ans après la COP 21, la COP 24 constitue une révision à la baisse de nos ambitions et un nouveau recul. L’urgence est pourtant là, comme tant de signes en témoignent quotidiennement.
Il est temps d’agir. Mais agir n’est pas taxer, comme vient de le démontrer avec fracas la crise des Gilets jaunes. Aucun d’entre eux ne s’est exprimé contre la transition énergétique. Mais tous ont affirmé et crié qu’ils n’avaient pas les moyens d’arbitrer entre pouvoir d’achat et protection de l’environnement.
La vieille politique consistant à utiliser la fiscalité pour inciter à des comportements écologiquement vertueux n’a pas démontré son efficacité. N’assurant pas une juste répartition des efforts, elle doit souvent être mise entre parenthèses pour être socialement acceptable. Elle a fait son temps.
L’heure est venue de mettre en œuvre une nouvelle approche associant entreprises, collectivités locales et autres acteurs locaux et visant en particulier :
– à accélérer, dans le domaine de l’habitat et la construction, la diffusion de solutions assurant la baisse de la consommation d’énergie et la neutralité énergétique, tant dans le neuf que dans la réhabilitation ;
– à inciter, et obliger quand cela est nécessaire, les entreprises à investir pour réduire leur empreinte carbone et à mettre leur appareil de production et leurs pratiques aux meilleurs standards pour assurer leur compétitivité durable ;
– àréduire ou supprimer la mobilité subie en rapprochant le logement du travail et des services et en conditionnant l’autorisation des nouvelles zones d’urbanisation d’activité, de commerce ou de services à l’accessibilité de transports collectifs efficaces et propres ;
– à favoriser, dès que cela est possible, les circuits courts et l’approche cycle de vie des produits et services en maintenant une veille active sur les nouveaux usages et modes de consommation.
Tout ceci est simple et peut être mis en œuvre rapidement. Ce n’est qu’une question de volonté. Nous ne sommes pas obligés d’attendre les sommets et autres grands messes internationaux. Comme l’écrivait le général de Gaulle, « les choses capitales qui ont été dites à l’humanité ont toujours été des choses simples. ».
A nous maintenant de saisir notre avenir. Il est entre nos mains et celles de nos gouvernants. Ne tardons plus !