Aucune des mesures annoncées mercredi dernier par Manuel Valls, qu’il s’agisse de » l’année blanche » de cotisations sociales pour les agriculteurs qui ont engrangé de « très faibles » revenus en 2015, de la baisse « immédiate » de sept points des cotisations sociales pour tous les autres exploitants ou du décret annoncé « pour rendre obligatoire la mention de l’origine du lait ou de la viande dans les produits transformés », ne permettra de régler durablement les problèmes de l’agriculture française.
Voilà trois et an et demi que le gouvernement gère le dossier dans l’urgence, en se contentant de jouer les pompiers quand la situation devient trop tendue, sans s’attaquer aux sujets de fond, ni leur apporter de solution viable.
Il n’y a aucune raison structurelle pour que l’agriculture française, qui a longtemps fait la fortune de notre pays, continue à s’enfoncer dans la crise. Il est urgent de la résoudre puisque les enjeux de sécurité des approvisionnements, de stabilité des prix et des marchés, de bonne alimentation et d’amélioration de la santé de la population française, ainsi que de préservation et de mise en valeur du patrimoine naturel et agricole national, restent essentiels pour notre pays.
Pour donner un nouvel avenir à notre agriculture, nous devons sortir des mesures de court terme, donner aux agriculteurs les moyens de leur compétitivité en réduisant leurs charges, étendre le bénéfice du CICE aux coopératives, réformer en profondeur la Politique Agricole Commune, renforcer et contractualiser, afin de mieux l’équilibrer, la relation avec les distributeurs et exploiter tous les bénéfices de l’innovation verte, du bio et de permaculture.
Cette nouvelle stratégie agricole française doit être définie et mise en œuvre sans attendre, mais dans une perspective de moyen et long termes, seule garante de l’avenir de l’agriculture française et de la bonne alimentation de l’ensemble de la population.