Les mots ne peuvent tenir lieu de politique !

Lundi soir, au moment où Manuel Valls appelait, sur la scène d’un théâtre parisien à un « sursaut républicain » et à mener « la bataille culturelle et identitaire » pour contrer « la montée de l’islamisme »,  les cités marseillaises comptaient leur quatrième mort en deux jours !

Aucune bataille culturelle et identitaire ne pourra être gagnée si la République continue à laisser se multiplier les zones de non-droit dans les banlieues ou même les écoles. Il est vain d’affirmer, comme l’a fait le ministre de la Ville il y a 10 jours, qu’il existe « une centaine de Molenbeek en France », si rien n’est mis en œuvre pour les reconquérir. Mais c’est le calme plat depuis les déclarations de Patrick Kanner, qui n’ont donné lieu à aucune proposition de plan d’action, ni de mesure de suivi !

Comment le pouvoir peut-il prétendre qu’il fait tout pour assurer la sécurité des Français, alors qu’il laisse prospérer tant d’espaces incontrôlés, où l’économie de la drogue instrumentalise et finance la radicalisation ? Comment peut-il se proclamer chantre de l’égalité sans assurer ce socle minimum du droit de chaque citoyen à la sécurité ?

Il y a urgence à faire disparaître toutes les zones de non droits et à combattre efficacement l’économie de la drogue, partout en France. Cela suppose de dégager les ressources budgétaires nécessaires pour renforcer les moyens de la police et de la justice. Nous en sommes loin comme en témoignent les propos du garde des Sceaux déclarant dimanche, dans la presse, que la justice est « en état d’urgence absolue » et qu’elle n’a plus « les moyens de payer ses factures », alors que le pouvoir auquel il appartient est aux affaires depuis quatre ans !

Cela confirme, une nouvelle fois, la passivité de nos dirigeants politiques et leur incapacité à agir comme à assumer leurs responsabilités avec toutes les conséquences que nous connaissons.

Depuis trop longtemps en France, l’agressivité du discours politique, du Kärcher à l’apartheid, masque l’immobilisme des pouvoirs publics. Pourtant, aucun sursaut ne pourra intervenir tant que l’impuissance sera le dénominateur commun de la classe politique.

Il est temps de substituer la réalité de l’action à la radicalité du discours et d’offrir aux Français des résultats plutôt que des mots.

La reconquête des zones de non-droit doit être engagée d’urgence. C’est la condition de la victoire contre le terrorisme islamiste, contre l’insécurité, contre les trafics en tous genres et contre la désagrégation sociale.

Cette reconquête est possible. C’est une question de volonté et de moyens. La volonté doit venir du sommet l’Etat. Quant aux moyens, la digitalisation des services publics et la simplification de l’organisation politique et administrative de la France permettront de les obtenir.

C’est en passant de la culture du discours à celle des résultats et en assurant l’efficacité de l’action publique sans nous embarrasser des préjugés et des pesanteurs, qui bloquent la France depuis près de 40 ans, que nous remettrons notre pays en marche et lui donnerons un nouveau souffle.

lfm_2016