Le déplacement de Manuel Valls samedi soir à Berlin est une faute.

Personne ne peut reprocher au Premier ministre d’aimer le football, ni de soutenir le Barça du fait de ses origines catalanes. Mais rien ne justifiait que le Premier ministre utilise les moyens aériens de la République pour satisfaire une passion privée et assister à une compétition sportive à laquelle aucune équipe nationale ne participait.

L’escapade de Manuel Valls est une nouvelle illustration de la pipolisation de trop de nos dirigeants politiques. Le Premier ministre était il y a trois semaines à Cannes, samedi soir à Berlin, dimanche à Roland-Garros. Son rôle n’est pourtant pas de jouer les stars sur les marches du Festival, sur les stades ou sur les courts, mais de consacrer toute son énergie à la situation de la France et aux réformes urgentes indispensables. C’est une question de responsabilité. C’est aussi une question de respect des Français.

Le déplacement en Falcon à Berlin témoigne également d’une légèreté et d’une prodigalité indécentes en cette période de disette budgétaire. Les efforts demandés à tous les agents et administrations publics et, au-delà, à tous les Français exigent une exemplarité sans faille de nos plus hauts dirigeants. Comment s’étonner que Mme. Agnès Saal se permette d’abuser de trajets en taxis si le Premier ministre s’autorise à en faire de même avec les avions de la République !

Enfin, alors que Paris se prépare activement à accueillir la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11) en décembre, le déplacement inutile du Premier ministre en avion privée est en contradiction flagrante avec les objectifs environnementaux affirmés par notre pays. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Manuel Valls ne pouvait donner pire exemple !

Un dirigeant du secteur privé qui se serait offert samedi soir un même déplacement à Berlin avec l’avion de l’entreprise serait coupable d’abus de bien social. C’est un véritable abus de bien public que vient de commettre le Premier ministre. Il lui revient de s’en expliquer auprès des Français et d’en tirer toutes les conséquences. Au-delà des discours, la République se vit en actes !

Un commentaire

    • LARRECQ

      Quand on voit comment on traite les dirigeants de sociétés en leur mettant sur le dos le moindre ABS, on trouve scandaleux que les hommes publics qui font les Lois savent les faire appliquer pour les autres mais certainement pas pour eux.

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