Chômage, finances publiques, activité, commerce extérieur : toutes les statistiques publiées depuis 10 jours vont malheureusement dans le même sens. Pendant que l’exécutif tente de surfer sur la vague du 11 janvier, la France continue à décrocher.

Le chômage augmente encore. Il touche désormais plus de 11% de la population active. Notre déficit public, à plus de 4,3% du PIB, nous place, avec l’Espagne et le Portugal, parmi les trois plus mauvaises élèves de la zone euro. L’activité du secteur privé s’est contractée en France en janvier, alors qu’elle a connu son rythme de croissance le plus soutenu en six mois dans le reste de l’Europe. Et notre commerce extérieur a poursuivi sa détérioration, passant de 16,8 à 18,8 milliards d’euros hors facture énergétique.

Dans ce contexte, le pouvoir a continué à pratiquer la politique de l’autruche et à considérer la situation avec des lunettes roses. Comme si Michel Sapin n’avait pas assez menti lorsqu’il était ministre du travail en promettant chaque jour l’inversion de la courbe du chômage pour le lendemain, il a affirmé jeudi que le gouvernement tiendrait ses engagements d’une diminution de 0,5 points de PIB du déficit structurel. Tout démontre pourtant qu’une fois encore, le compte n’y sera pas.

Il ne s’agit surtout pas de céder à un pessimisme stérile. Mais il serait tout aussi destructeur de s’abandonner à un optimisme béat et d’endormir les Français en tentant de leur faire croire que les seules baisses du cours du pétrole, de l’euro et des taux d’intérêt permettront à la France de se relever. Car ces facteurs positifs bénéficient aussi à tous nos partenaires et concurrents.

Oui, la France a tous les atouts pour réussir. Mais nous ne devons nous en remettre qu’à nous-mêmes pour réaliser les transformations qui permettront à notre pays de repartir de l’avant. Ce n’est pas l’adoption du projet de loi Macron qui changera la donne. Car la véritable urgence pour la France est de remettre à plat toute son organisation administrative et de refonder son État. C’est la condition du renouveau.

Ne tardons plus. Le monde continue à avancer pendant que nous faisons du surplace ou, pire, reculons. Il est urgent d’agir !

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