Trois jours après le massacre de Nice, l’heure est au respect de la mémoire des victimes et au recueillement. Mais, contrairement à la propagande gouvernementale, ce n’est nullement faire acte de volonté polémique que de s’interroger sur l’efficacité des dispositifs actuels de protection des Français et des visiteurs étrangers. L’esprit de responsabilité commande au contraire de tirer toutes les conséquences de ce crime odieux et des dysfonctionnements qu’il a révélés.
C’est d’ailleurs ce que demandent les Français qui sont 67% à avoir perdu confiance en François Hollande et son gouvernement pour faire face et lutter contre le terrorisme. Tous, nous nous posons deux questions fondamentales après la tuerie de Nice :
– aurait-elle pu être évitée ?
– pourquoi la France paie-t-elle aujourd’hui le plus lourd tribut au terrorisme islamiste ?
Il est clair aujourd’hui que nos responsables n’avaient pas anticipé le mode opératoire utilisé à Nice et n’avaient donc pas mis en oeuvre tous les moyens indispensables pour empêcher un tel attentat. Un bouclage total de la zone et l’installation de blocs de ciments ou de poids lourds auraient été nécessaires. À nos autorités d’en tirer toutes les conséquences pour l’avenir et de se montrer plus proactives dans l’analyse des risques ou formes d’attentats pour mieux les déjouer et/ou en limiter le nombre de victimes.
Nous devons également nous interroger sur les raisons pour lesquelles notre pays subit aujourd’hui, parmi les pays occidentaux, le plus d’attaques meurtrières. Le rappel du passé colonial de notre nation, l’évocation de son rôle dans la guerre contre Daech ou notre attachement à la laïcité ne suffisent pas à l’expliquer. La présence massive de djihadistes islamistes d’origine française dans les rangs de Daech comme sur le territoire national témoigne de l’échec de notre système d’intégration, tel qu’il a été pratiqué depuis 30 ans. Et le passé délinquant de la quasi-totalité des auteurs d’attentats illustre aussi l’échec de notre système de répression et de prévention judiciaires et pénales.
Il est donc urgent d’agir. Le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ne peuvent plus se contenter de discourir, de faire preuve de compassion et de réactiver des dispositifs qui ont échoué à empêcher des massacres de masse. Gouverner, ce n’est pas d’abord alerter, mais agir !
Nulle part dans le monde, des mots, des bougies ou des illuminations n’ont suffi à arrêter des menées terroristes. Une action globale et structurée est nécessaire si nous voulons assurer un avenir meilleur à nos enfants et à nos petits enfants :
- Action militaire d’abord : nous devons intensifier la lutte militaire contre Daech et ses vassaux, sur les différents terrains où ils opèrent, jusqu’à la victoire complète. Cette action ne peut être menée seul et doit être réalisée en coordination étroite avec nos alliés. Elle requiert aussi l’augmentation de nos effectifs militaires, en commençant par l’ensemble des soldats affectés à l’opération Sentinelle qui doivent en être dégagés pour se consacrer à l’action militaire.
- Action policière ensuite : nous devons recruter toutes les ressources nécessaires pour remplacer les forces militaires utilisées dans le cadre de l’opération Sentinelle, fortifier notre capacité de renseignement et développer encore notre connaissance de l’ensemble des pratiques terroristes, grâce notamment aux échanges avec les services étrangers afin de prévenir le plus d’attentats possibles et de garantir enfin la sécurité de l’ensemble de la population sur notre territoire. La question des moyens budgétaires ne saurait justifier aucun retard dans la mise en oeuvre de cette action policière renforcée : il suffit par exemple de supprimer les conseils départementaux, le Conseil économique, social et environnemental et d’autres organismes inutiles pour trouver les moyens nécessaires. Renforcer l’efficacité de l’action de la police, cela suppose enfin de cesser de mobiliser ses effectifs, soumis à rude épreuve, pour des missions superflues, comme des visites ou meetings ministériels ou, par exemple, les manifestations du mouvement Nuit debout ! C’est cela aussi faire preuve d’esprit d’unité !
- Action judiciaire : il est urgent de sortir de l’urgence et d’adapter durablement notre procédure judiciaire à la nouvelle situation créée par le terrorisme islamiste. Après l’errance des années Taubira, nous devons, sans jamais renoncer à nos valeurs, assurer l’efficacité de nos systèmes de renseignement, d’intervention, de répression et de peines face à des ennemis prêts à utiliser toutes leurs failles éventuelles à notre détriment.
- Intégration : il ne suffit plus de parler de vivre ensemble et de se contenter d’actions de communication sans lendemain. Nous devons au contraire réformer de fond en comble notre système d’intégration pour en faire un nouveau modèle, efficace, motivant et structurant. Cela passe par la mise en oeuvre du contrat d’immigration que nous proposons pour tout nouvel immigré accueilli sur notre territoire, par la mise en cohérence de toute notre législation sur la laïcité, par l’interdiction de tout financement étranger pour le culte musulman, l’expulsion de tous les propagandistes du djihâd et la dissolution de toutes les associations qui soutiennent Daech et, plus largement, par la réforme de notre système éducatif.
- Responsabilisation : dans les circonstances actuelles, il convient de responsabiliser et de mobiliser l’ensemble de la population en renforçant sa vigilance et en requérant sa discipline dans un esprit de résistance nationale. Mais cet effort collectif ne saurait exister sans responsabilisation accrue de nos gouvernants et de l’ensemble des personnes en charge de notre sécurité commune. Il est frappant de constater que, malgré les erreurs et échecs révélés par les attentats commis en France depuis 18 mois, jamais la responsabilité de nos dirigeants, du Premier ministre au ministre de l’Intérieur en passant par leurs collaborateurs directs, n’a été mise en jeu. Il est nécessaire, à l’avenir, que leur action soit jugée sur ses résultats. Trop de sang a coulé, trop de crimes ont été perpétrés. L’époque des chèques en blanc est terminée !
Comme le répètent avec trop de défaitisme MM. Hollande, Valls et Cazeneuve, la lutte contre le terrorisme islamiste sera longue. Nous avons tous les moyens pour l’emporter. Encore faut-il que nous les prenions. Il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard !