Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a tort de se féliciter de la confirmation par la Commission européenne des prévisions gouvernementales sur la croissance française pour 2014 et 2015.

 

Ce que la Commission a surtout acté aujourd’hui, c’est que la France est sortie de sa trajectoire budgétaire. Le déficit devrait s’élever à 3,8% du PIB en 2014 au lieu des 3,6% prévus et 3,7% en 2015, très loin de l’objectif de 3%. Avec de tels déficits, la dette continuera à augmenter pour atteindre 95,3% du PIB fin 2014, après 93,5% cette année, puis 96,0% en 2015, en rupture avec les engagements gouvernementaux de septembre 2013…

 

Encore ces chiffres  n’incluent-ils pas les pertes de recettes consécutives au recul de gouvernement sur l’écotaxe, la fiscalité du patrimoine et celle des entreprises…  Et ils intègrent 15 milliards d’économies budgétaires qui restent toujours non identifiées !

 

La situation n’est pas meilleure sur le front du chômage. La Commission dément l’engagement présidentiel d’inversion de la courbe de chômage et prévoit une hausse du taux de chômage de 11% en 2013 à 11,2% en 2014, puis 11,3% en 2015.

 

Au-delà de prévisions dont aucune n’est parole d’Evangile, l’essentiel du message de la commission porte bien sur l’importance et l’urgence pour la France de mener des réformes structurelles. La paralysie qui a gagné tout le sommet de l’Etat depuis trois semaines rend cet objectif encore plus improbable.

 

Ce que les Français attendent de leurs gouvernants, ce ne sont pas de vains exercices d’autosatisfaction injustifiée, mais de l’action. Au travail ! 

 

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