La CP25 s’ouvre aujourd’hui à Madrid. Il est dommage que le président français ne participe pas à la séance inaugurale aux côtés des 50 chefs d’Etat et de gouvernements qui y assisteront. Il est en effet essentiel d’accélérer la lutte et de relever les ambitions, alors que les émissions de CO2 continuent à augmenter et que les dérèglements climatiques se multiplient dans le monde.

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont en moyenne crû de 1,5 % par an au cours de la dernière décennie et atteint un record historique l’an dernier. Dans ce contexte, les engagements pris par les 197 signataires de l’accord de Paris seront insuffisants pour enrayer le dérèglement climatique. Ils conduiraient à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, très loin des 2 °C ou 1,5 °C prévus par les accords de Paris de 2015.

L’Europe et la France doivent montrer l’exemple. Sans elles, rien ne sera possible. L’Union européenne reste le troisième pollueur mondial après la Chine et les Etats-Unis. Il est urgent de convaincre la Pologne, la République tchèque et la Hongrie de rejoindre les vingt-quatre autres Etats membres, qui  soutiennent la neutralité carbone. Il faut aller plus loin en amenant les 18 Etats, qui n’ont pas encore franchi le pas, à relever l’ambition 2030 et vise une baisse de 55 % des émissions. Cela suppose de doter le fonds de transition des moyens nécessaires pour permettre d’accompagner la transition dans les pays de l’Est les plus dépendants du charbon.

Ce qui est vrai pour les émissions en général l’est aussi pour les particules fines. Le rapport publié vendredi par la Commission européenne sur la qualité de l’air est clair. Il confirme  que la pollution de l’air continue à être le problème numéro 1 de santé lié à l’environnement au sein de l’Union. L’air dégradé y provoque plus de 400 000 morts prématurées par an ! 

En France, 48 000 et 67 000 de nos concitoyens meurent chaque année des effets de pathologies liées aux particules fines et à leurs conséquences sur la détérioration de l’air détérioré. Il y a à peine un mois, notre pays a été condamné par la Justine européenne pour des dépassements répétés du seuil maximum pour le NO2, émis principalement par les véhicules diesel.

Il est plus que temps que la lutte contre les émissions polluantes devienne une priorité nationale et européenne. L’entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen, qui doit présenter son « Green deal » le 11 décembre, en fournit une occasion supplémentaire. Mais l’action européenne ne dispense pas l’exécutif français d’accélérer de son côté. Une action beaucoup plus forte, engagée au plus haut niveau de l’Etat, est indispensable.

Il n’y a plus de temps de perdre. Dans l’intérêt de nos enfants et de nos petits-enfants, c’est notre responsabilité d’agir sans tarder pour apporter une réponse efficace au défi climatique qui nous est lancé. Nous en avons les moyens. Reste maintenant à nos dirigeants à en avoir le courage et la volonté !

lfm_2016