Le ministre de l’Intérieur a décidé d’imposer, par voie de circulaire, aux préfets de ne plus attribuer de nuance politique aux listes et aux candidats dans les communes de moins de 9 000 habitants pour les prochaines élections municipales.

L’intention est claire. Il s’agit de favoriser une interprétation des résultats favorable au Parti présidentiel. Ce dernier a en effet obtenu ses meilleurs scores, à l’élection présidentielle de 2017, comme lors des Européennes de 2019, dans les communes de plus de 9 000 habitants…

La décision de Christophe Castaner porte gravement atteinte aux valeurs fondamentales de notre République et aux libertés publiques, en tentant de priver les Français de la bonne connaissance des résultats électoraux.

L’ensemble des citoyens disposaient jusqu’à présent de cette infirmation pour toutes les communes de plus de 1 000 habitants. Le relèvement ce seuil à 9 000 habitants effacera de la juste lecture du suffrage populaire 97% des communes et 53% du corps électoral…

Affirmer que les communes de moins de 9 000 habitants seraient apolitiques est un mensonge. En 2014, seules 13% des listes de communes de 3 500 à 9 000 habitants et 27% de celles des villes de 1 000 à 3 500 habitants s’affichaient apolitiques. Dans ces communes, on recense environ 2,5 listes par élection, ce qui confirme que l’enjeu politique est réel.

Le président de la République s’est emporté jeudi soir contre ceux qui considèrent que la démocratie est en train de régresser en France et que la dictature nous menace. C’est le propre des dictatures de manipuler l’information et de cacher la vérité aux citoyens. Il n’y a pas de démocratie véritable, ni de République sans transparence et accès de tous à l’information.

Pour Emmanuel Macron, la meilleure façon de donner consistance à son propos est d’ordonner au ministre de l’Intérieur de revenir sur sa circulaire scélérate et de revenir à l’identification politique des listes dans toutes les communes de 1 000 habitants de plus. C’est également ce qu’exigent la morale républicaine, l’honnêteté politique et le sens du Bien commun.

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