Nous voilà donc à 27. Après quatre ans d’une interminable crise, la Grande-Bretagne a choisi de faire face seule son destin. Nous lui souhaitons bon vent. Pour l’Union, l’heure est au sursaut. C’est la condition pour éviter le naufrage et donner aux peuples des nations qui la composent le meilleur avenir.
Le Brexit, s’il est d’abord un échec pour le Royaume-Uni et pour l’Europe, est aussi une menace. L’Union va devoir affronter un nouveau concurrent, à sa porte, comme l’a justement rappelé Angela Merkel. Il est essentiel pour gagner que nous nous montrions, avec nos 26 partenaires, unis et déterminés pour les négociations qui s’engagent, comme nous avons su l’être au cours des mois sous la conduite du négociateur en chef, Michel Barnier.
C’est indispensable si nous voulons préserver les formidables conquêtes des 70 dernières années et les faire fructifier. Nous vivons depuis 1950 la plus longue période de paix et de prospérité de l’histoire européenne. Notre Union, si imparfaite, a également permis de faire progresser le droit, la démocratie et la liberté au sein de tous les États qui l’ont progressivement rejointe. Ces conquêtes sont essentielles. Il nous revient de les protéger et te les faire fructifier, en nous montrant intraitables face aux dérives autoritaires apparues en Hongrie ou en Pologne et face aux tous ceux qui font commerce politique des faiblesses actuelles de l’Union en Italie, en Allemagne ou dans notre pays.
Mais la plus forte menace pour l’Europe vient d’elle-même, de ses dysfonctionnements, de ses insuffisances et de ses lourdeurs. C’est la responsabilité de notre génération de transformer en profondeur l’Union pour lui donner un avenir.
Nous devons en particulier mettre un terme aux problèmes de gouvernance, aux dérives bureaucratiques et aux abus qui l’ont éloignée des peuples. Il y a aussi urgence à s’attaquer à ses fragilités et aux faiblesses révélées au grand jour par les crises successives de 2008, de l’euro, de la Grèce, des migrants ou du Brexit. Il n’est plus possible de reporter les décisions de sommets en sommets sans apporter de solutions aux préoccupations légitimes des peuples des pays de l’Union, comme le font les chefs d’Etat et de gouvernements actuels.
Depuis deux ans, Emmanuel Macron a eu le tort de rester dans l’incantation et le discours. Il a également choisi d’agir en solitaire, cherchant à appliquer sa conception verticale du pouvoir à une Europe où collégialité et esprit d’équipe sont indispensables. Les conséquences sont claires. Au lieu de faire progresser l’Union, le président français actuel l’a fait reculer, tant son cavalier seul a agacé ses homologues européens, de l’Italie à l’Europe du Nord en passant par l’Allemagne.
La Frrance mérite mieux ! Pour continuer à jouer un vrai rôle dans le monde et à ne pas sortir de l’histoire, nous devons privilégier le collectif, nous unir, nous mobiliser ensemble et fédérer nos volontés, ainsi que nos moyens, en mettant les égos de nos dirigeants derrière nous.
Comme l’avait montré Nicolas Sarkozy avec succès pendant son quinquennat, ce n’est ni pas l’arrogance, ni par l’autorité que la France retrouvera son leadership européen, mais par son imagination, sa capacité de conviction, d’influence et d’entraînement, ainsi que par l’énergie que ses gouvernants sauront déployer.
La force des fondateurs de l’Union fut, comme le disait si bien Robert Schuman, de dépasser les vaines paroles et de privilégier les réalisations concrètes. C’est cette dynamique que nous devons maintenant retrouve.
Notre responsabilité collective est de promouvoir et de construire une nouvelle Europe, une Europe de projets concrets et proche des préoccupations de chacun, une Europe sûre de ses valeurs, une Europe fière de ses succès, une Europe servante efficace du bien commun pour les peuples des États qui la composent, une Europe moderne, innovante et agile, débarrassée de ses lourdeurs technocratiques et claire sur ses ambitions comme sur ses objectifs, une Europe réactive qui sache imaginer sans délai des solutions communes aux nouveaux défis qu’elle doit affronter, comme celle de la crise du Coronavirus.
Dans cette nouvelle Europe, les jeunes auront toute leur place et l’ensemble des peuples, à commencer par le nôtre, de nouvelles raisons d’espérer.
C’est en faisant preuve, à notre tour, de hardiesse, de créativité et de détermination que nous pourrons donner une nouvelle jeunesse à l’Union, une Europe de projets pour le meilleur intérêt de la France et tous les Français.
Ensemble, construisons une Europe meilleure, une Europe plus forte, une Europe plus belle, l’Europe que nous voulons !