Chers Amis,

La crise du Coronavirus et ses effets sur l’activité économique le confirment. Il y a urgence à reprendre le contrôle de nos finances publiques. L’impact de l’épidémie est aujourd’hui estimé au tiers de la croissance prévue pour 2020. L’amateurisme, pour reprendre les termes présidentiels, et le laxisme budgétaire dont fait preuve l’exécutif depuis son élection en 2017 nous rendent très vulnérables, comme le souligne le rapport de la Cour des comptes publié mardi dernier. Ce n’est qu’une question de volonté. Il est temps d’agir pour donner à la France les moyens d’affronter avec succès les défis actuels.

Il y a trois jours le nouveau ministre de la Santé affirmait qu’il n’y avait pas d’épidémie de Coronavirus en France. Hier, le président annonçait qu’elle arrivait… Dans ce domaine comme dans tant d’autres, l’exécutif fait preuve d’une confusion et d’une impréparation coupables. Certes, le sujet n’est pas facile, comme le montrent les difficultés d’autres gouvernements. Mais il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir que la crise n’épargnerait pas la France, qu’il fallait accélérer la mobilisation de notre système sanitaire et préparer la population, sans créer de panique.

La situation n’est pas différente pour nos finances publiques. Le jugement de la Cour des comptes est sans appel. « Le redressement des finances publiques est quasiment à l’arrêt ». Plus grave, au-delà de 2020, les leviers pour maîtriser la dépense et financer les baisses d’impôts annoncées ne sont pas identifiées. C’est d’autant plus préoccupant que le gouvernement a fait preuve d’une incapacité récurrente à respecter les trajectoires fixées, selon les termes mêmes des magistrats financiers.

La Commission européenne ne s’y est pas trompée. Elle s’est inquiétée avant-hier de notre situation budgétaire et de l’incapacité gouvernementale à maîtriser les finances publiques. Selon elle, la dette nationale continuera à augmenter pour atteindre 99,2% l’année prochaine, hors effet du Coronavirus et alors même que le contexte de taux bas et de croissance offrait l’opportunité de la réduire.

Cette indiscipline est d’autant plus dommageable qu’elle nous décrédibilise auprès de nos partenaires européens dans les négociations budgétaires en cours. Le sommet de jeudi et vendredi derniers a donné le triste exemple d’une Europe en copropriété dans les occupants se battent comme des chiffonniers pour réduire leurs contributions propres.

Pour survivre et se donner un nouvel avenir, l’Europe a besoin de nouveaux leaders, dotés de la vision et de l’esprit de service nécessaires, mais capables aussi de mettre en cohérence leur ambition et leurs actes. L’exécutif français ne sera pas en mesure de jouer ce rôle, tant qu’il se montrera aussi défaillant dans la gestion de ses affaires internes.

La réforme des retraites en cours de discussion au Parlement en est un autre exemple. Plus les débats se poursuivent, plus les ambiguïtés et les zones d’ombre du projet gouvernemental apparaissent. C’est pour cela que la sagesse et le sens de l’Etat imposeraient de différer cette réforme et la reprendre pour la transformer en un projet clair, légitime et rassembleur.

Edgar Morin indiquait récemment que nous traversons actuellement une période de grande régression psychologique, intellectuelle, morale et spirituelle. Je crois surtout que c’est ce qui nous menace nous si nous continuons avec les mêmes dirigeants.

A nous de nous mobiliser pour éviter ce risque. Nous avons tous les moyens de nous donner le destin que nous voulons. Car nous ne sommes pas aussi divisés qu’ont pu le laisser la crise des Gilets jaunes et celle des retraites. Nous ne sommes pas aussi désabusés que le disent les experts. Et nous sommes collectivement plus forts et plus grands que la somme de nos ambitions individuelles.

Ensemble, offrons à la France et l’Union l’avenir qu’elles méritent !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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