Nous fêtons aujourd’hui les droits des femmes. Il est temps d’agir décisivement si nous voulons donner à cette journée un vrai sens et ne pas nous retrouver au même point l’an prochain.

Alors que les femmes représentent environ la moitié de population active française, les inégalités avec les hommes subsistent toujours : 9% d’écart à poste équivalent, mais surtout 20% d’écart de salaire moyen, 40% d’écart de pension de retraite, sans compter leur sous-représentation au sommet des entreprises ou de l’administration. Quand un homme gagne en moyenne 20 100 euros annuels, une femme ne touche que 16 850 euros !

La France n’occupe que la quinzième place mondiale du classement de l’ONU sur l’égalité homme – femme et la 10ème de l’Union européenne, derrière notamment l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, l’Italie ou la Belgique…

Si les entreprises françaises progressent très vite en la matière, la fonction publique est elle loin de montrer l’exemple. Les femmes occupent 60 % des emplois permanents de la fonction publique territoriale, mais moins de 13 % de ceux de directeur général des services. Leurs salaires sont inférieurs de 8% à ceux des hommes sans qu’aucune différence de diplôme, ni d’expérience, ni d’âge détermine cette différence !

Qu’il s’agisse des rémunérations, des carrières, de la représentation dans les instances dirigeantes ou de contrôle des sociétés et des administrations, comme dans les assemblées électives, rien ne peut plus justifier de telles inégalités de traitement. Nous sommes en 2020 tout de même !

Il est temps d’imposer l’égalité immédiate de salaire hommes – femmes partout, en commençant par l’administration. L’heure n’est plus aux vagues promesses, ni aux rapports, ni au « il faut » à horizon 2022 de l’exécutif. Car à chaque fois qu’une Française gagne, c’est la France entière qui réussit !

Nous devons aussi intensifier la lutte contre les violences, en particulier conjugales, faites aux femmes, et fixer leur éradication comme priorité nationale. Si la parole s’est libérée après l’affaire Weinstein et l’action des mouvements #Metoo, #Yotambien, #Quellavoltache, #Jagockså, #Balancetonporc, le Grenelle des violences conjugales n’a abouti à aucun véritable progrès concret. La disposition du projet de loi gouvernemental visant à créer une nouvelle exception au secteur médical permettant de signaler des violences lorsqu’il existe des éléments laissant craindre que la victime majeure se trouve sous l’emprise de leur auteur et qu’elle est en danger immédiat offre plus  d’inconvénients que d’avantages et risque d’être, pour l’administration, un nouveau moyen pour se défausser.

L’affaire Griveaux ou l’affaire Polanski montrent, chacune à leur façon, le chemin à parcourir pour que certains réalisent vraiment où commencent les violences faites aux femmes et n’acceptent plus l’inacceptable. C’est pour cela que la répression des actes de violences, comme la protection des victimes, doivent être sans faille et qu’il revient à l’Etat de les garantir.

Il faut enfin renouer avec une politique familiale ambitieuse. Elle faisait le succès de notre pays jusqu’en 2012, avant que l’exécutif ne multiplie attaques et mesures pour en saper les fondements. Des allocations familiales aux emplois à domicile en passant par les crèches et autres structures d’accueil, il est temps de donner une nouvelle dynamique de politique familiale permettant aux femmes qui le souhaitent d’être pleinement mères et pleinement femmes.

C’est ainsi que nous pourrons assurer l’égalité hommes – femmes, dans la force de leurs différences et la grandeur de leur complémentarité.

Pour les femmes de France, l’heure est venue d’aller plus loin !

lfm_2016