Le 25 mars 1957, les représentants de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg signaient à Rome les traités instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique.
63 ans plus tard, l’Europe est à terre. L’Italie se débat dans la douleur contre une épidémie qui décime sa population. La France ne va pas beaucoup mieux et les autres États européens luttent, chacun de leur côté et sans solidarité aucune, contre la pandémie. Loin d’agir en communauté, c’est en simple union douanière et monétaire que l’Europe se comporte aujourd’hui.
Nous payons les erreurs commises depuis près de 40 ans. Sous l’impulsion de dirigeants visionnaires, notamment français, l’Europe nous avait permis, dans beaucoup de domaines, de progresser plus vite que chacun de ses membres n’aurait pu le faire individuellement. C’est parce qu’elle a sombré, depuis les années 80, dans l’immobilisme et que les gouvernants Français l’ont désertée que l’Union européenne est aujourd’hui à terre.
Avec force et détermination, grâce à la puissance de leurs valeurs et de leurs idéaux, nos grands-parents et nos parents ont su mettre fin à la guerre froide et faire triompher la liberté. L’Allemagne a été réunifiée. Nous avons accueilli de jeunes démocraties juste sorties de la dictature, puis leur avons permis de prendre leur envol. Ce sont de grands succès que nous n’aurions pu réaliser seuls.
La force des fondateurs et de ceux qui leur avaient succédé était de ne pas se contenter de mots. Ils préféraient les actes aux discours et c’est ainsi qu’ils ont pu construire l’Union.
Les héritiers n’ont malheureusement pas été à la hauteur, comme le montrent la crise non-résolue des migrants, le Brexit ou la crise sanitaire en cours. Nous assistons aujourd’hui à une véritable débâcle. Beaucoup est maintenant à reconstruire.
Mais il serait stupide de plonger dans l’inconnu et de renoncer à ce qui été conquis avec patience et intelligence. Si nous le voulons, nous avons tous les moyens de transformer l’édifice européen pour le remettre d’aplomb et lui permettre, ainsi qu’à ses nations, de repartir de l’avant.
Cela impose de procéder, sans nostalgie, ni états d’âme, au nécessaire état des lieux, de réaliser les transformations nécessaires et de mobiliser les peuples des nations qui la composent autour de projets clairs, comme une Europe de la santé ou une Europe de la lutte contre l’islamisme, respectueux de la souveraineté des États membres et leur permettant de regrouper leurs forces pour retrouver le chemin du progrès.
Cela suppose aussi de l’imagination, de la volonté, de l’énergie et du tallent. Nous n’en manquons pas collectivement ! À nous donc d’agir pour que la France et l’Europe soient à la hauteur de nos espoirs comme de nos ambitions et que nos héritiers puissent, en 2083 et après, être fiers de ce que nous aurons réalisé ensemble.