La France est, comme ses voisins européens et la plupart des pays du monde, engagée dans un dur combat contre l’épidémie de coronavirus. Ses soignants, policiers, militaires, pompiers, bénévoles, mais aussi beaucoup d’acteurs du privé, comme les salariés des industries pharmaceutiques, sanitaires, agroalimentaires, logistiques, sont en première ligne. Pour beaucoup d’autres, y compris fonctionnaires de l’Etat et agents des collectivités locales, l’engagement consiste avant tout à respecter les consignes de confinement, pour éviter la propagation de la pandémie et de surcharger les hôpitaux.

Le coût de la crise sanitaire en cours et du confinement risque d’être très lourd pour la nation. Malgré le soutien annoncé des pouvoirs publics, il est probable que les faillites de nombreuses petites entreprises se multiplient et que de nombreux salariés du privé ou indépendants se trouvent demain au chômage. D’ores et déjà, nombre d’entre-eux voient leurs revenus impactés en subissant le chômage partiel et en ne recevant plus que 84% de leurs salaires, ce qui n’est pas le cas des fonctionnaires et agents publics. Beaucoup sont aussi amenés, à la demande de leur employeur, à transformer six jours de la période de confinement en congés forcés, sans avoir la possibilité d’en profiter vraiment eu égard aux contraintes du confinement.

Dans ces conditions, l’Etat et les collectivités locales doivent montrer l’exemple en imposant à leurs propres agents, qui ne sont pas directement mobilisés par la bataille sanitaire, de prendre également six jours de congé. Cette règle devrait également s’appliquer à tous les élus ou conseillers ministériels qui ne sont pas directement au front. On peut aussi imaginer que ces droits à vacances soient offerts aux médecins, infirmiers, militaires, pompiers, qui œuvrent sans relâche contre l’épidémie. Ainsi tous les agents de l’arrière pourront-ils contribuer à l’effort national.

C’est un devoir de solidarité, mais aussi d’exemplarité vis-à-vis de la nation toute entière. Il revient au président de la République, au Premier ministre et aux autres membres de l’exécutif de les y appeler sans plus attendre. C’est ainsi que nous créerons l’unité nationale qu’ils appellent de leurs vœux

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