L’intervention du président Macron le lundi 17 mars au soir a conduit la grande majorité des entreprises qui ne peuvent pas recourir au télétravail, en particulier dans les domaines de la construction, de la distribution professionnelle et dans beaucoup d’industries, à cesser leur activité. La situation est différente chez la plupart de nos voisins européens, Allemagne en tête, mais aussi Italie, Luxembourg, Autriche etc., au sein desquelles les activités industrielles se poursuivent dans des conditions adaptées pour assurer la sécurité des salariés.

Le choix français s’explique notamment d’abord par l’absence des masques nécessaires, beaucoup de sociétés ayant été amenées à envoyer les stocks dont elles disposaient dans les hôpitaux ou se les étant faits réquisitionnés. Il tient aussi aux mesures de chômage partiel annoncées, dont les entreprises craignent de perdre le bénéfice pour les salariés concernés si d’autres travaillent dans des conditions adaptées. Le résultat est que l’économie française est largement à l’arrêt, à l’exception des industries de la pharmacie, de l’alimentation, de la distribution alimentaire, du transport et des services liés, quand les celles de nos voisins ne le sont pas.

Ce choix risque d’être extrêmement coûteux pour notre pays et pour les Français, en termes de chômage futur d’abord, d’impôts et de dette publique ensuite. Quand le président affirme, « l’Etat paiera », nous devons tous être conscient que l’Etat n’a d’autres moyens que nos impôts. Ce sont donc l’ensemble des citoyens qui paieront demain la facture, par les prélèvements fiscaux et sociaux, ainsi que par la dette publique additionnelle reposant sur leurs épaules.

C’est donc notre intérêt collectif que la France reprenne dès que possible le chemin du travail. Cela suppose de disposer des masques indispensables, pour rassurer les salariés sur leurs lieux de travail, et d’accélérer le changement de stratégie gouvernementale vers une multiplication des tests et le confinement des seules personnes porteuses du Covid 19, plutôt que celui de l’ensemble de la population. Cela sera d’autant plus nécessaire que la pandémie sera longue et qu’elle ne disparaîtra pas d’un coup.

Comme une guerre, une bataille se gagne non seulement avec des troupes de soignants, de personnels médicaux et de bénévoles, mais aussi avec tous ceux qui, en deuxième ligne, assurent l’intendance et le fonctionnement de la nation. Pour gagner, il est donc urgent de remettre la France au travail dans les conditions de sécurité sanitaire qui s’imposent !

lfm_2016