Il y a trois semaines, le gouvernement affirmait que les Français n’avaient pas besoin de porter de masques et que leur usage n’était utile que pour les soignants. Il utilisait pour cette communication différents experts médicaux prêts à relayer n’importer quel message des autorités. Depuis quelques jours, l’exécutif s’emploie, en recourant à d’autres soi-disant experts, à accréditer l’opinion contraire et à préparer les Français au port obligatoire.

De la même façon, le pouvoir avait justifié il y a un mois, contre tout bon sens, la tenue du premier tour des élections municipales en se fondant sur les recommandations du soi-disant conseil scientifique. Au lendemain du suffrage, le président de la République imposait le confinement généralisé. Il est aujourd’hui confirmé que beaucoup d’élus municipaux, d’assesseurs ou d’électeurs ont été contaminés par le coronavirus lors de ces élections.

On peut comprendre que le gouvernement français adapte sa stratégie et son discours aux découvertes progressives sur les caractéristiques du covid-19 et encore plus aux moyens dont il dispose. Il est clair que la France ne possédait pas il y a trois semaines, faute de préparation suffisante, des masques, tests, gels hydroalcooliques et respirateurs nécessaires. Les commandes de masques réalisées depuis devraient permettre d’en doter progressivement les Français.

Mais il faut aussi arrêter de saper la confiance publique en multipliant les injonctions contradictoires. Plutôt que de vouloir les convaincre avec des avis soi- disant scientifiques mal fondés, le gouvernement doit reconnaître les contraintes qui s’imposent à nous en l’absence des moyens suffisants et les incertitudes médicales fortes qui subsistent sur la maladie et ses modes de transmission.

Plutôt que de défendre de fausses vérités et des assertions contradictoires, le pouvoir doit faire appel au bon sens et à la responsabilité des citoyens. Ils valent mieux que les avis des experts à la commande. La parole publique doit retrouver sa valeur afin de permettre le retour à la confiance, indispensable au prochain redémarrage.

C’est par la volonté, la vérité et la confiance que la France gagnera la sortie de crise !

lfm_2016