L’Union est entrée de façon désordonnée dans la crise du coronavirus. Nous savons ce qu’il nous a coûté, la légèreté de nos autorités publiques face aux difficultés italiennes nous ayant fait perdre un temps précieux. La gestion nationale n’a pas non plus servi les intérêts de la France, notre pays faisant malheureusement partie, avec l’Italie et l’Espagne, du club méditerranéen qui paie le plus lourd tribut humain à la pandémie.
La sortie du confinement s’opère aujourd’hui dans le même désordre. Le Danemark, l’Autriche, la République Tchèque et l’Allemagne ont déjà démarré leur déconfinement, la Belgique s’apprête à l’amorcer, les Français devront eux attendre le 11 mai. Les modalités s’annoncent également différentes, notre pays se démarquant à la fois par la lenteur du processus et surtout par sa pauvreté en tests, respirateurs, masques et autres matériels nécessaires.
Notre pays doit s’efforcer d’obtenir une sortie coordonnée du confinement et de la crise sanitaire, plutôt que de perdre du temps à réclamer des coronabonds dont nos partenaires ne veulent pas compte tenu de l’incapacité démontrée des gouvernants français à maîtriser leurs dépenses et à réduire les déficits publics.
Nous devons, autant que possible, harmoniser les dates de déconfinement, nous fixer un calendrier commun de rétablissement des liaisons intracommunautaires et mutualiser nos capacités d’achats, ainsi que de production de tests et de masques, comme de lits de réanimation. Il faut aussi rassembler nos forces de recherche et de développement de vaccins et de traitement pour gagner ensemble le plus tôt possible. Il convient enfin d’agir collectivement pour repérer, prévenir et faire échouer les tentatives prédatrices d’investisseurs étrangers, chinois notamment.
La sortie coordonnée est la condition d’une reprise économique aussi rapide que possible. Nous savons que le confinement va avoir un impact récessif redoutable. La coordination ne suffira pas à l’éviter. Mais une sortie désordonnée ralentira la reprise en créant des goulets d’étranglement, des difficultés d’approvisionnement et de déplacements, ainsi que des hoquets inutiles.
C’est l’intérêt de tous les Français. C’est l’intérêt aussi de tous nos voisins. Aucune victoire totale ne sera possible contre le Covid 19 s’il reste présent au sein de notre pays ou chez nos partenaires. Il est donc urgent que l’exécutif français s’emploie à construire la stratégie européenne de déconfinement et de sortie de crise sanitaire qui nous fait défaut aujourd’hui. Cela doit devenir la priorité du chef de l’Etat et de son gouvernement.
Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, l’Union fera la force. La France ne doit plus être le parent pauvre de l’Europe. Elle doit y retrouver la voix et la capacité de leadership qui lui fait aujourd’hui défaut.