Chers Amis,

C’est notre responsabilité commune. Nous devons tout mettre en œuvre pour favoriser et accélérer la reprise en France. Le long et strict confinement de deux mois constitue le choc économique le plus violent depuis la crise des années 30. Si nous ne faisons rien, la baisse du PIB en 2020 devait se situer entre 10 et 13% et le chômage exploser en conséquence. Ce n’est pas par l’impôt, mais par la mobilisation collective et en faisant nation que nous permettrons à la France de prendre le chemin du relèvement plutôt que celui du déclassement.

Les très mauvais chiffres publiés mardi par l’INSEE et la dégradation de la note nationale par Fitch en attestent une nouvelle fois. Le confinement strict décidé par l’exécutif français et le régime trop généreux de chômage partiel ont eu des effets redoutables sur l’économie. À fin mars, notre pays affichait le plus fort recul au sein de la zone euro, avec une chute près de trois fois supérieure à celle de l’Allemagne comme cela a été confirmé hier. Dans ces conditions, la baisse du PIB pour l’année est attendue entre -10% et -13%, soit beaucoup plus que la prévision gouvernementale de -8% et que la moyenne de la zone euro. Avec deux mois de recul, il est clair que les autorités auraient dû, même si elles choisissaient d’imposer un fort confinement social, moins confiner professionnellement.

Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Julien Denormandie sont sympathiques quand ils déclarent maintenant qu’il faut accélérer la reprise des travaux et que ceux-ci doivent tous avoir redémarré d’ici la fin du mois. La reprise ne se décrète pas !  Il est urgent pour l’exécutif actuel de changer d’attitude. L’article du Monde du week-end dernier, confirmant les conditions dans lesquelles le confinement strict a été décidé entre le 11 et le 16 mars derniers, est éclairant. Il démontre la contingence et l’amateurisme, pour reprendre un terme cher au président de la République, avec lesquels ce choix a été effectué, sans réflexion sur les étapes suivantes et le déconfinement.

Pour permettre à notre pays de repartir de l’avant, le pouvoir doit arrêter de jouer à « Jacques a dit » avec les Français : rentrez chez vous, sortez de chez vous, préparez vos vacances, etc. L’urgence est de présenter un programme clair et de la visibilité à notre peuple, de lui permettre de reprendre confiance et de lui fournir un service public digne de ce nom. Cela suppose que l’Etat se montre capable de manager ses agents, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Valérie Pécresse a dû le reconnaître mardi matin sur RTL. La reprise à 70% du trafic de la RATP lundi dernier n’était pas liée à des préoccupations sanitaires, mais à l’incapacité des dirigeants à faire revenir les agents à leurs postes de travail, pourtant bien protégés du public. Le problème est le même pour l’école. C’est aujourd’hui la défaillance de beaucoup d’enseignants qui empêche sa reprise, alors que les pédiatres la recommandent fortement dans l’intérêt de nos enfants. Je pourrais multiplier les exemples, de la poste à celui de beaucoup d’autres services publics. Cela doit changer.

C’est aussi la responsabilité du gouvernement de faire échec aux saboteurs. Certains syndicats, ou fractions d’entre eux, sont aujourd’hui désireux d’empêcher ou de ralentir le redémarrage de l’économie nationale, dans la perspective d’un grand soir révolutionnaire qu’ils appellent de leurs vœux. C’est pour cela qu’ils ont bloqué la reprise de l’usine Renault de Sandouville et celle de beaucoup de grands chantiers. L’exécutif doit prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher ces agissements scandaleux et permettre à chacun de retravailler, dans les conditions de sécurité qui s’imposent.

Dans cette même perspective, il faut en finir avec le faux débat sur le troisième tour social et les cadeaux non financés. Le paiement retardé de la prime annoncée aux soignants en témoigne. Il n’est pas responsable de promettre des largesses que notre pays ne peut plus s’offrir. Les Allemands ne le cachent pas. Ils ne paieront pas pour nous, pas plus que les autres pays ne le feront, et que nous le ferions d’ailleurs pour eux. Méconnaître le principe de réalité serait irresponsable. Le véritable enjeu aujourd’hui n’est pas d’augmenter les salaires, pas plus que de perdre du temps à s’occuper des élections municipales, mais de sauver les emplois pour éviter à la France de sombrer dans le chômage de masse.

Il le faut d’autant plus que nous allons devoir vivre avec le coronavirus, comme l’ont enfin reconnu le Premier ministre et l’OMS cette semaine. La stratégie de confinement strict et d’évitement a été utilisée faute de mieux pour répondre à une situation à laquelle la France n’avait pas été préparée. Mais tous les meilleurs spécialistes le confirment d’aujourd’hui. Faute de vaccin ou de miracle, la seule solution durable pour triompher de l’épidémie est que la population contacte le coronavirus progressivement, ce qui sera bénin dans l’immense majorité des cas et pourra être traité à l’hôpital ou dans les cliniques pour la plupart des autres.

C’est pour cela qu’il faut quitter le vocabulaire de la crainte. N’ayons pas peur. C’est en revenant à la vie que nous survivrons et que nous vaincrons l’épidémie de COVID 19. Nous devons, dans cette perspective, arrêter de fouler aux pieds nos valeurs essentielles et rétablir les libertés publiques. Comme le montre l’exemple coréen des derniers jours, la violation du secret médical et la création de brigades sanitaires, prévues par la loi prolongeant l’état d’urgence promulguée en début de semaine, constituent une erreur. La peur des jeunes homosexuels coréens de voir leur identité révélée les amène à ne pas se faire dépister, ni traiter, ce qui crée un risque sanitaire supplémentaire. Incitons les Français à se faire soigner, plutôt qu’à dissimuler !

Il faut finalement faire preuve de bon sens et de capacité d’observation. Face à un virus que nous connaissons encore mal, la meilleure stratégie est de regarder ce qui se passe ailleurs, de s’inspirer de ce que font les meilleurs, de faire confiance à l’expérience des femmes et des hommes de terrain, ainsi qu’au discernement des citoyens, et de veiller à avoir toujours un temps d’avance, plutôt qu’à décréter, infantiliser et réagir dans l’urgence.

Il faut être clair. Ce n’est pas par l’impôt mais par la vitalité, la mobilisation et le travail que nous gagnerons et que nous éviterons le sacrifice de la jeune génération, qui s’apprête à rentrer sur le marché du travail. Ensemble, faisons le choix de la confiance plutôt que de la défiance, de la responsabilisation plutôt que de l’infantilisation, de l’audace plutôt que de l’évitement et de la vision plutôt que de la soumission.

Si nous faisons ce choix, nous l’emporterons et nous permettrons à la France de sortir par le haut de la crise actuelle. Nous serons à la hauteur de l’histoire de la France et de ce que nous ont légué nos parents. Ce choix est le nôtre. A nous maintenant de le faire partager par l’immense majorité des Français !

Bon premier week-end déconfiné à tous

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

 

Pays

Population (millions)

Nb de cas

Nb de morts

Morts par hab

Etats-Unis

330

1 419 048

84243

0,255%

Espagne

47

271 095

27104

0,577%

Italie

60

222 104

31186

0,520%

France

67

178 060

27074

0,404%

Allemagne

83

173 824

7792

0,094%

Royaume-Uni

67

229 705

33186

0,495%

Turquie

83

143 114

3952

0,048%

Belgique

11

53 981

8843

0,804%

Suisse

9

30 413

1870

0,208%

Pays-Bas

18

41 319

5562

0,309%

Canada

38

72 196

5301

0,140%

Brésil

210

180 737

12635

0,060%

Portugal

10

28 132

1175

0,118%

Autriche

9

15 997

624

0,069%

Corée du Sud

51

10 806

255

0,005%

Russie

144

242 271

2212

0,015%

Israël

9

16 548

264

0,029%

Suède

10

27 909

3460

0,346%

lfm_2016