Le plan annoncé jeudi par le Premier ministre n’est pas à la hauteur de la situation. Après deux mois de déconfinement, la France se trouve dans une situation économique critique. Alors que notre pays a souffert depuis le début de la crise du retard permanent de l’exécutif sur la situation, les mesures annoncées par Édouard Philippe sont de nouveau marquées par leur caractère trop bureaucratique, trop vague et trop lent. Il y a pourtant urgence à agir pour assurer le relèvement de notre nation.

Qu’il s’agisse de la préparation de la France à la crise sanitaire, de la mise en place des mesures nécessaires ou de la gestion du confinement, l’exécutif a toujours agi avec retard, sous la pression des événements et le plus souvent en mode panique. Le pouvoir semble incapable de se projeter et reste à la remorque des événements et plus encore de sa perception de l’humeur de l’opinion. Marqués par la crise des Gilets jaunes, celles des retraites et les erreurs commises depuis le début de la crise du Covid 19 Emmanuel Macron et son équipe sont avant tout guidés par la peur, qui ne leur permet pas de prendre les bonnes décisions. C’est cette peur qui les conduit à retarder et rendre optionnelle la réouverture des écoles, à accepter le diktat de certains syndicats désireux de ralentir la remontée en puissance des transports publics, à ne donner aucune visibilité aux restaurateurs la reprise de l’activité et à empêcher la restauration de la liberté de cultes.

La France a besoin d’une autre politique pour lui permettre d’entreprendre son rétablissement et d’éviter de prendre plus de retard par rapport à l’Allemagne, aux pays de l’Europe centrale et orientale et de la plupart des autres grandes nations. Dans cette perspective, il faut en particulier :

  • assurer sans attendre la reprise totale du service public des transports. La RATP, comme la SNCF, doivent rétablir dans les plus délais un trafic à 100%, qui permettra à la fois de favoriser la distanciation sociale recommandée et de permettre la reprise de l’activité de tous les usagers qui ont besoin d’utiliser les transports publics pour se rendre au travail ;
  • rendre obligatoire la réouverture de toutes les écoles et promouvoir le retour des élèves dans tous les établissements. Elle est dans leur intérêt immédiat et futur. Elle est également possible comme le montrent les exemples réussis des rentrées effectuées en Allemagne ou au Danemark par exemple ;
  • fixer un calendrier clair pour la reprise des activités des restaurants. Beaucoup d’entre-eux disposent de l’espace nécessaire pour appliquer dans délai les règles de distanciation sociale définies pour les transports ou les écoles. La pratique de la réservation obligatoire constituerait une sécurité supplémentaire. Il n’y a donc aucune raison de retarder la réouverture des restaurants et encore moins de les laisser dans l’incertitude sur le calendrier de celle-ci ;
  • mettre un coup d’arrêt aux manœuvres de sabotage de certains syndicats et groupes politiques extrémistes. Le coup de frein mis à la reprise de l’usine Renault de Sandouville pour une question secondaire de procédure en est un exemple. Mais d’autres se multiplient en France. Il est essentiel que le gouvernement prenne les mesures, le cas échéant législatives, indispensables pour stopper ces actes politiques antinationaux et permettre le redémarrage de l’activité au service de tous les Français ;
  • mettre en œuvre sans attendre un plan de relance associant primes à la réalisation de travaux d’isolation, à l’acquisition de voitures électriques et hybrides et plus globalement à la reprise de la consommation des ménages en adéquation avec les objectifs de transition énergétique et environnementale, ainsi que de souveraineté sanitaire, agricole, digitale et énergétique que nous nous sommes fixés ;
  • assurer la coordination de ces mesures avec celles prises chez nos partenaires européens. Compte tenu de l’interdépendance de nos économies, c’est en en effet notre intérêt d’assurer une reprise coordonnée de nos activités. A l’inverse, désordre et désorganisation auront pour conséquence de ralentir, voire bloquer, notre propre reprise.

Le temps presse. Chaque jour de confinement nous a coûté en coût direct un minimum de 3 milliards d’euros. Le déconfinement très progressif, qui est en fait un confinement prolongé, aura lui aussi un coût très important. L’exécutif doit dominer ses peurs et permettre à la France de repartir de l’avant, dans l’intérêt de tout notre peuple, comme de celui de nos enfants et petits-enfants.

lfm_2016