Le président de la République a nommé Jean Castex à la tête du gouvernement. Ce choix confirme que le parti présidentiel n’a, dans ses rangs, aucun membre capable d’assumer la conduite de la France. Il est plus fondamentalement mal fondé, au-delà des qualités et limites de Jean Castex.

Emmanuel Macron a d’abord nommé Jean Castex parce qu’il ne supportait plus qu’Edouard Philippe soit plus populaire que lui. Il a choisi un technocrate, encore peu connu, qui ne lui fasse pas d’ombre. Mais le président a omis de considérer que le premier moteur de la popularité de son Premier ministre est son propre rejet par les Français. C’est parce que le chef de l’Etat ne leur inspire pas confiance qu’ils comptent sur le Premier ministre pour diriger l’action du pays. Le changement de Premier ministre ne changera rien à cet état de fait et le choix du Premier ministre restera entaché par ce péché originel.

En nommant à Matignon un élu Républicain, le président de la République cherche par ailleurs de nouveau à affaiblir l’opposition. Il poursuit la stratégie du coucou, qu’il agit déjà mis en œuvre quand il travaillait auprès de François Hollande entre 2012 et 2017. Il avait alors fracturé la majorité socialiste avec le résultat que nous connaissons. Si cette tactique a été utile pour conquérir le pouvoir, elle n’est parvenue qu’à détruire, sans rien construire. En continuant son travail de sape, Emmanuel Macron sert son intérêt personnel, pas celui de la France.

L’état du pays impose pourtant de ne privilégier que celui-ci. Son émiettement, mis en lumière par les dernières élections municipales, exige de travailler au rassemblement et à cesser les petits jeux politiciens qui minent notre démocratie. Le débauchage d’individualités ne va pas dans ce sens. Son effet est connu. Il continuera à affaiblir la République et à favoriser les extrêmes, au détriment de la France et de tout notre peuple.

Il est urgent de changer de politique et d’œuvrer enfin au redressement de la France, en étant guidé par le seul sens de l’Etat et le service de la nation. L’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants en dépend.

lfm_2016