Une semaine après la désignation des nouveaux ministres, ce qui se présentait est confirmé. Le gouvernement mis en place par le président de la République après son échec aux élections municipales n’est pas un gouvernement de projet, un gouvernement pour la France, mais un gouvernement de fin de règne au service d’une seule ambition : la réélection d’Emmanuel Macron a la tête de l’Etat.

La composition du gouvernement le reflète avec des ministres choisis pour leur soumission au chef de l’exécutif plutôt que pour leurs qualités. Au-delà des hochets Eric Dupond-Moretti et Roselyne Bachelet, c’est un gouvernement de collaborateurs que le gouvernement a voulu nommer pour se doter d’une écurie présidentielle.

Cette intention est confirmée par la nomination de très proches serviteurs du président comme directeur de cabinet des plus hautes autorités gouvernementales, à commencer par le Premier ministre ou le ministre de l’Intérieur. En lui imposant Nicolas Revel comme directeur de cabinet, le président a envoyé un message clair à Jean Castex. C’est à l’Elysée que se prendront les vraies décisions.

Le débauchage de quelques individualités de droite, de Jean Castex à Roselyne Bachelot, n’a lui aussi de but que tactique. Après avoir saccagé la gauche, Emmanuel Macron veut détruire la droite pour restreindre le choix des Français à Marine Le Pen ou lui. La technique du coucou reste la même. Après avoir fait son nid chez François Hollande, le président en exercice tente d’en faire autant au sein de la droite. Cette volonté destructrice ne se limite pas aux partis traditionnels. La nomination d’Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, avec lequel l’avocat a souvent entretenu des rapports tendus, loin d’apporter de l’apaisement, tend un peu les relations entre la présidence de la République et les magistrats. Au lieu de la renforcer, le chef de l’Etat, garant de l’autorité judiciaire, sape cette dernière, comme il là déjà fait par d’autres institutions, à commencer par la présidence de la République.

Face aux défis auxquels notre nation se trouve confrontée, l’heure ne devrait pas être aux petits calculs politiciens et à la tactique électorale. Ce dont la France a besoin, c’est un gouvernement de projet et de service, au service du seul projet qui vaille, le succès et l’avenir de la France. Elle ne l’a pas aujourd’hui. Il est urgent de l’en doter

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