Les nouvelles mesures annoncées jeudi et vendredi, prises dans la précipitation et sans concertation, ont choqué les Français. Elles n’apparaissent ni cohérentes, ni convaincantes et ont fini de discréditer le gouvernement. Son incapacité à gérer la crise sanitaire ne fait plus de doute pour les citoyens, comme pour nos voisins. Il est urgent de rebâtir la confiance, facteur clef de succès du combat sanitaire.

Comme nous l’écrivions dès mars, il était clair que le confinement ne ferait que retarder la contagion, mais que celle-ci se rependrait jusqu’à atteindre la majorité de la population en l’absence de vaccin, qui doit rester l’hypothèse de travail principale. Il était tout aussi évident que les cas se multiplieraient à la rentrée, comme nous l’écrivions en juin, désorganisant la vie des entreprises, des universités et des écoles.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’exécutif est toujours en retard d’une guerre et cherche à se faire pardonner ses erreurs passées plutôt que préparer efficacement la phase suivante. La comédie des masques et des tests en est le meilleur exemple.

Parce qu’il’a menti en mars sur l’utilité des masques pour les soignants, le gouvernement a eu la stupidité d’aller jusqu’à imposer les masques en extérieur, en contradiction avec toute vérité scientifique, et en faisant croire aux Français que cela les protégerait de la COVID 19. Plus de trois semaines après à l’entrée en vigueur de cette mesure idiote à Paris, Marseille et dans de nombreuses grandes villes, l’explosion des contaminations en confirment l’inefficacité totale. Il eut été beaucoup plus utile de rappeler aux Français la nécessité de respecter les deux seules vraies mesures protectrices, à savoir le lavage des mains et la distanciation physique.

L’affaire des tests est un autre échec pour l’exécutif. Il a décidé, en juillet, de rendre leur accès libre et gratuit pour tenter de rattraper leur indisponibilité du printemps. L’embouteillage qui en a résulté était tout à fait prévisible et constitue une nouvelle source de contamination. Le coût exorbitant de la mesure vient en plus amputer le financement d’autres qui seraient beaucoup plus efficaces.

Plutôt que d’offrir l’accès libre et généralisé, il faut établir un un accès sélectif, sur prestation méniscale, permettant  de détecter les vrais cas.

Au regard de ces erreurs, il n’est pas étonnant que les Français aient perdu toute confiance en leurs dirigeants. Après avoir voulu saturer l’espace public pendant l’été, le Premier ministre en a tiré les conséquences en se cachant et en devenant mutique.

Le gouvernement doit changer de politique. Il est plus que temps de substituer à la doctrine masquer / tester / isoler, qui lui sert de religion, un triptyque beaucoup plus efficace: anticiper / renforcer les capacités de traitement / benchmarker les meilleurs exemples étrangers. Il y a ainsi urgence à préparer l’éventuelle vaccination de la population en nous dotant des stocks de seringues nécessaires, ce que les pouvoirs publics n’ont pas commencé à faire.

Il y a urgence à changer de braquets. C’est à ce prix que l’exécutif pourra arrêter de se montrer à la remorque des événements, retrouver la confiance des Français et leur assurer enfin une gestion efficace de la crise sanitaire tout en respectant leurs libertés !

lfm_2016