Chers Amis,

Il y a un an exactement, le colonel Arnaud Beltrame donnait sa vie pour sauver celle de plusieurs de ses concitoyens. Douze mois plus tard, Christophe Castaner fait, toutes choses égales par ailleurs, le choix exactement contraire en sacrifiant ses collaborateurs pour sauver sa place. Deux situations, deux attitudes et un jugement clair des Français, qui honorent le sacrifice du héros Beltrame et privent de leur confiance le ministre de l’Intérieur. Pour restaurer la crédibilité et la légitimité de l’exécutif, il est urgent que les hommes et les femmes de pouvoir cèdent la place aux serviteurs de la nation.

Face au désastre de samedi dernier, Emmanuel Macron et son Premier ministre ont eu la mauvaise réaction. Ce qui s’est passé est extrêmement grave, puisque l’incompétence et la faiblesse des dirigeants ont eu pour conséquence la défaillance de l’Etat et la mise en danger de plusieurs personnes aux yeux des Français et du monde entier. Il n’est pas acceptable de voir la France et la République ainsi à terre. Plutôt que le protéger le ministre de l’Intérieur, les responsables de l’exécutif auraient dû le sanctionner.

Leur réaction est tout aussi irresponsable face à la décision du Sénat d’hier concernant l’affaire Benalla. La transmission à la justice, par le bureau du Sénat, des cas d’Alexandre Benalla, Vincent Crase, Alexis Kohler, Patrick Strzoda et celui du général Lavergne aurait dû être respectée. Sauf à craindre la justice ou à ne pas lui faire confiance, ce qui serait indigne de la part des plus hautes autorités de l’Etat, cette décision ne doit pas choquer puisqu’elle vise à faire toute la lumière sur la sordide affaire Benalla.

En s’en prenant au Sénat et en le menaçant de disparition, l’exécutif et la majorité portent atteinte à la République et à notre démocratie. Ils ne se montrent pas plus vertueux, ni responsables que les soi-disant populistes qu’ils condamnent si souvent dans leurs discours. Ce n’est pas en promouvant la République des petits arrangements, celle des copains et des coquins, que nous mettrons un terme à la crise des Gilets jaunes !

Pour retrouver la confiance de leurs concitoyens, nos gouvernants doivent faire preuve d’exemplarité et renoncer à la pratique des deux poids, deux mesures, si douloureusement ressentie par les moins favorisés. Dans cette perspective, il faut s’étonner que Marlène Schiappa ait soudainement perdu sa voix et ait fait le choix de ne s’exprimer ni sur l’affaire du maire du Havre, ni sur celle de Martin Bohmert, responsable des jeunes avec Macron. La défense de la cause des femmes aurait pourtant justifié son intervention…

Il est temps de réagir. Un sursaut est nécessaire. La dernière cacophonie gouvernementale sur le sujet de l’âge de départ en retraite témoigne d’un pouvoir aux abois et d’une fin de règne prématurée. Après neuf mois déjà perdus, cette situation ne peut pas durer. C’est d’abord la responsabilité du pouvoir, mais ensuite notre devoir collectif de trouver une solution à la crise actuelle.

Elle constitue une crise politique avant d’être une crise sociale. Après le saccage des Champs-Élysées de samedi dernier et l’enterrement du Grand débat qu’il entraîne, il est aujourd’hui de plus en plus clair que seule une réponse politique, passant par le suffrage universel dans le cadre d’un référendum ou d’une élection nationale, permettra de sortir de l’impasse actuelle. Nous devons désormais nous y préparer avec pour seules préoccupations l’avenir de la France et la poursuite du bien commun.

Je vous souhaite à toutes et à tous un bon week-end en formant profondément le vœu qu’il ne s’accompagne d’aucune violence, ni d’aucune nouvelle destruction et qu’il soit dédié à la mémoire du sacrifice héroïque d’Arnaud Beltrame.

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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