Deux conclusions doivent être tirées de l’acte XIX des Gilets jaunes. La première est qu’il aurait été possible d’éviter le saccage des Champs-Élysées le samedi 16 mars. Malgré les avertissements répétés reçus par les autorités publiques, ni les moyens, ni les instructions n’ont été adaptés. La responsabilité de l’exécutif est claire et il est confirmé que Christophe Castaner aurait dû démissionner. Il n’est pas trop tard pour bien faire.

Le prochain remaniement annoncé pour acter le départ de Nathalie Loiseau comme tête de liste du parti présidentiel aux élections européennes est une nouvelle occasion offerte à Emmanuel Macron et son Premier ministre pour remplacer l’actuel ministre de l’Intérieur par un nouveau titulaire compétent et désireux de servir les intérêts de la nation plutôt que les siens. Cette opportunité ne doit pas être ratée et c’est la responsabilité présidentielle de la saisir.

La seconde conclusion, tout aussi importante, est que la crise politique des Gilets jaunes reste entière. La mobilisation en hausse, à 40 500 participants au moins, montre que leur détermination reste entière et que le chef de l’Etat n’a pas réussi à les convaincre, ni à calmer leur mécontentement. Il est à craindre que la conclusion présidentielle du Grand débat ne permette pas de mettre un terme à leur révolte, puisqu’ils y ont très peu participé.

Il est pourtant urgent de sortir de la crise. Il n’est pas possible que les centres-villes des grandes villes françaises, à commencer par celui de Paris, continuent à être en état de siège tous les samedis comme ils le sont depuis maintenant plus de quatre mois. Paris était hier, en son centre, une ville morte. Pour tous ceux qui aiment profondément la France et Paris, il était profondément triste de voir les Champs-Elysées blessés, ruinés et fermés hier.

La crise politique née de la révolte populaire contre le matraquage fiscal et l’arrogance du président de la République imposent une réponse politique, donc de revenir devant les électeurs. Un référendum dont le chef de l’Etat tirerait les conséquences en cas de réponse négative ou une dissolution de l’Assemblée nationale suivie d’une nouvelle élection législative apparaissent aujourd’hui comme les deux principales réponses possibles. Elles permettront de faire trancher par le peuple la crise actuelle et de donner une nouvelle légitimité au pouvoir investi par la volonté populaire.

Les défis auxquels est confrontée la France sont trop importants. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. C’est maintenant que le président doit décider et faire appel au suffrage national.

lfm_2016